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La vie à bord
15 juin 2015

Escapade amazonienne

Notre choix – dicté par des considérations pratiques – d'arriver dans la région nordeste (oui, c'est comme ça qu'on dit) Nous a privé de tout le sud du Brésil (Salvador de Bahia, Sao Paulo, Rio...), mais Nous nous sommes bien rattrapés avec une escapade en Amazonie.

Au départ, Notre projet était de remonter le long de la côte brésilienne jusqu'à Belem où Nous aurions laissé Longtemps le temps d'une virée sur l'Amazone et dans la forêt attenante. Mais les discussions avec ceux qui savent Nous ont dissuadé de mettre à exécution ce plan trop incertain pour le bateau. En effet, rien n'est prévu là-bas pour le laisser seul quelques jours (sans compter le fait que sur le chemin, ni Natal, ni Fortaleza ne permettent des arrêts vraiment confortables). Le Brésil n'est vraiment pas un pays de bateau.

Nous avons donc décidé de laisser Longtemps en sécurité à la marina de Jacaré et de rejoindre, par la terre (et les airs), la géante verte et ses multiples rios.

Notre périple a consisté à rejoindre Santarem et Alter do Chao (lire Alter do Chan) sur le rio Tapajos, puis à rallier Belem et l'Ilha Marajo en bateaux avant de rentrer à Jacaré, le tout en une dizaine de jours.

L'aller n'a pas vraiment été direct puisqu'il Nous a fallu prendre trois avions différents (Joao Pessoa – Salvador / Salvador – Brasilia / Brasilia – Santarem). Quant au retour, Nous nous sommes contentés d'un changement, mais en repassant par le centre du Brésil quand même !

Trajets avion

Heureusement que pour passer le temps, il y a des fauteuils massant dans les aéroports...

Fou rire de massage

Nous ne sommes pas restés à Santarem et avons été directement conduits à Alter do Chao par Pierre, notre guide pour les deux jours que Nous avons passés sur place.

Jardin hotel Alter Do Chao

La maison de Tarzan

Pierre est suisse. Il s'est installé là il y a trente deux ans. Arrivé avec une équipe de tournage d'un film, il n'est jamais reparti. Pierre a été durant trois jours, une mine d'informations et d'histoires qu'il Nous a racontées en français.

BreafingCarte Alter Do Chao

Alter do Chao est un petit village sur un renfoncement dans le rio Tapajos. Siuté à 35kms de Santarem, il est réputé pour ses plages de sable blanc découvertes à la saison sèche et qui bordent le Lago Verde ainsi nommé en raison de la couleur verte de l'eau. En saison des pluies tout est submergé par la crue du rio.

Alter do Chao en saison sècheAlter do Chao sous l'eau2

Cette plage est d'autant plus appréciée des Brésiliens, qu'elle est une des rares où la musique est interdite, comme dans tout le village d'ailleurs, chose rare ici. On pourrait penser que c'est un peu triste du coup, mais pas du tout, c'est reposant. En effet – si on en croit ce que Nous avons vu depuis le début de notre séjour ici – au Brésil, chacun y va de sa musique et le plus fort possible, même si le voisin n'est qu'à quelques mètres. Un bon vacarme, voire même une vraie cacophonie ; de quoi vous donner un sacré mal de crâne qui n'a rien à voir avec la caipirnha que l'on boit !

Autre avantage de ce silence : les animaux s'approchent des habitations.

Iguane

Oiseau du paradis

Bon, évidemment, les urubus sont là aussi, mais cela ne compte pas vraiment, il y a en partout. C'est un peu les pigeons - en plus gros c'est vrai - du coin.

Urubus

Mais, même sans la plage, le village est agréable et la région fantastique. Comme Nous y sommes allés en pleine saison des pluies, le fleuve fait 12 kilomètres de large alors que son lit principal ne fait que 22 mètres. Evidemment, tout est construit et adapté à cette crue annuelle importante.

Alter do Chao sous l'eauCouché du soleil sur Alter do Chao

Couché du soleil sur Alter do Chao 2

Le premier jour, Nous avons commencé par marcher jusqu'en haut de la colline qui surplombe la rive en face d'Alter do Chao, la Serra Peraca. Un sentier qui reprend, selon ce que Nous a expliqué Pierre, le chemin qu'empruntaient les chefs indiens avant l'arrivée des portugais quand ils se rendaient à des cérémonies religieuses célébrées au sommet. A leur arrivée, les jésuites ont, comme dans beaucoup d'autres lieux sacrés des indiens, remplacé les divinités du moment par le dieu chrétien et y ont planté une croix. Aujourd'hui, celle qui trône au sommet est en métal.

Coline Alter Do Chao

Le point de vue est magique.

Tapajos à Alter Do ChaoVerte Amazonie à Alter do Chao

Le bateau sur lequel Nous étions est à fond très très plat... Du coup, il s'est garé tout près des tables du restaurant où Nous avons déjeuné, après un bon bain dans le Rio Tapajos, parfaitement baignable à de nombreux endroits.

Garés pas loin du restoPierre à la rame

 

 

 

Que personne ne s'insurge de cette proximité, la vie d'Alter do Chao se fait autour, dans, sur, avec, par et pour le fleuve. Même le restaurant a les pieds dans l'eau. Enfin, surtout la cuisinière, les serveurs et les clients qui le souhaitent.

Monsieur rentre la familialeResto les pieds dans l'eau

L'après-midi a été consacré à la découverte de la forêt enchantée (Cf la carte plus haut), appelée ainsi car les arbres ont des formes qui les font ressembler parfois à des êtres magiques. Cette forêt n'est accessible, à cette saison, qu'en barque, en naviguant sur un igarapé. Quelle expérience de naviguer au milieu de la cime des arbres dont les racines sont quatre ou cinq mètres en dessous de la surface de l'eau.

Forêt enchantéeAmarrage dans les arbres

Palmier les pieds dans l'eauFeuilles de la forêt enchantée

Le lendemain, direction la FLOresta NAtional do Tapajos, dite FLONA et la communauté de Jamaraqua. C'est un parc national de 5270 km².

Carte FLONA

Trois heures de bateau pour y aller et autant pour en revenir. La forêt amazonienne, même en version tout confort, se mérite !

A l'arrivée, Pierre et Nous avons embarqué dans la pirogue d'un des indiens de ce village qui Nous a d'abord emmenés dans la forêt inondée avant de Nous accompagner dans une marche à la découverte de la forêt primaire amazonienne.

FLONA arbre biscornuFLONA en barque

FLONA Martin pêcheurFLONA nid de guèpes et oiseaux

Gloire passée de cette forêt (voir cet article notamment les points 17 et suivants), l'arbre à latex continue d'être exploité artisanalement par la communauté.

FLONA Latex sur arbreFLONA latex coloré

FLONA latex à colorer

Nous avons marché au milieu d'arbres gigantesques, testé les tachis (des fourmis anti-moustique qui permettaient aussi aux chasseurs de masquer leur odeur humaine), croisé des petites bêtes, couru pour passer sur une vague de fourmis méchantes, aperçu des singes, appris à soigner les maux de tête, de ventre ou d'articulations avec des graines, appris à fabriquer une flèche avec une branche et une épine et fait pleuvoir en jouant de la trompette fabriquée dans un morceau de bambou. Une découverte rendue d'autant plus fantastique que le guide local et Pierre ont eu à cœur de Nous faire partager les secrets de cette nature impressionnante.

FLONA balancoire EloiseFLONA Fromager 2

FLONA balancoire Guide

FLONA Forêt primaireFLONA balancoire Quitterie

FLONA FromagerFLONA gros arbre

FLONA Lianes échelles de tortueFLONA Mygale

FLONA nid de cigaleFLONA TDCSJ et ananas

 

Nous avions revêtu nos peintures de fêtes, grâce au pigment rouge naturel de l'urucum (ou roucou en français). Les indiens utlisaient un pigment noir quand ils étaient en guerre ou en conflit.

FLONA pigment sur jouesFLONA pigment sur pied

Et les moustiques me demanderez-vous ? Et bien il n'y en a pas là bas, car l'eau du Rio Tapajos est trop acide pour ces petites bêtes (et quasiment tous les autres insectes !).

Nous sur le Tapajos

Après ces deux jours, Nous nous sommes rendus à Santarem pour embarquer sur le Liberty Star, un bateau appartenant à l'une des compagnie qui fait régulièrement le trajet entre Belem et Manaus en passant par les fleuves dont l'Amazone. Car Belem n'est pas sur l'Amazone mais sur un immense bras d'eau issu de la rencontre du Para et du Tocantins qui passe au sud de l'Ilha Marajo. On le rejoint en passant par des petits canaux et le détroit de Brèves.

LS embarquementTrajet amazone

Le standing et l'entretien du bateau sont très relatifs. Nous avions choisi, par sécurité et confort, d'être dans des cabines. Il n'y en a pas beaucoup, car la majeure partie des gens qui voyagent sur ces bateaux, le font en hamac, solution moins onéreuse surtout que le rapport qualité /prix n'est pas à la hauteur, les cabines étant dans un état moyen. Ajoutez à cela que la bouffe – non comprise dans le prix – n'est pas terrible non plus... Heureusement que la vue et le voyage compensent tout ça. Même le TDCSJ aimait admirer la vue ! Ha oui, ne vous fiez pas au nom, toutes les cabines avaient le même et toutes avaient le même niveau de prestation. C'est juste pour faire chic !

LS Place des hamacs

LS TDCSJ en cabine master

LS prise de vue sur Santarem

LS Crue du fleuveLS Navigation au milieu du fleuve

LS Trio de blondes

A peine partis de Santarem, le premier spectacle auquel nous avons assisté est la ligne de partage des eaux, là où se rencontrent l'Amazone (en marron) et le Tapajos (en noir). Impressionnant de voir deux fleuves se retrouver et hésiter, pendant une centaine de mètres, entre se mélanger ou rester séparés.

LS Franchissement du partage des eauxLS Ligne de partage des eaux

Toutes les rives du fleuve et des canaux qui en partent sont habités et nombreux sont les curieux à venir à la rencontre du bateau avec leur pirogue, simplement pour voir.

LS Maison au bord du fleuve Amazone

LS Garçon à la pyrogue 2

LS Garçon à la pyrogue

LS Maison au bord du fleuve Amazone 2

LS Maman et enfant sur pyrogueLS Maison au bord du fleuve Amazone 3

L'état des routes ne permettant pas toujours le transport par voie terrestre, on croise également des mastodontes dignes du grand large.

LS Gros transport devant BelemLS Gros transport 2

LS gros transport

Au bout de deux jours et deux nuits de navigation et plusieurs escales, Nous avons accosté à Belem en fin de journée. L'arrivée a été aussi épique que chaque arrêt fait sur le trajet (ci-dessous, l'escale à Gurupa) : le bateau vient se coller, littéralement et sans délicatesse, contre de grands poteaux de bois qui protègent le quai – ou plus précisément, pour ce qui est de Belem, une passerelle perdue au fin fond d'un quartier un peu glauque de la ville, car Nous ne sommes pas arrivés à l'hidrovaria (la gare maritime) officiel.

LS Escale à Gurupa

LS arrivée à Belem

 

 

 

 

 

 

Le temps d'expliquer au chauffeur de taxi que, certes Nous sommes des voyageurs, mais que non, Nous ne sommes pas des pigeons, et Nous étions prêts à Nous coucher pour pouvoir profiter d'une belle journée à Belem le lendemain.

Belem ferveur brésilienne

Belem Forte do Presepio

La ville, capitale de l'état du Para, a été fondée en 1616 par les Portugais. Elle a connu plusieurs épisodes fastes au cours de son histoire, avec notamment, une prospérité fulgurante à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle grâce au commerce du caoutchouc. C'est alors l'époque des grands planteurs et des banquiers qui font venir d'Europe, et en particulier de Paris, tenues, parfums et loisirs.

C'est aussi à cette époque qu'a été construit le magnifique Theatro da Paz inauguré en 1878. Sa décoration est exclusivement faite d'objets et matériaux français, italiens, portugais, anglais, ainsi que d'un lustre américain. La façade a été modifiée en 1904 pour ramener de onze à dix le nombre de colonnes, le style d'architecture « greco-romain » supposant un nombre toujours pair de colonnes.

Au moment où Nous visitions ce monument, un orchestre répétait, car le théâtre est toujours en activité. Nous avons donc pu apprécier l'acoustique parfaite du lieu.

Belem Théâtre do pazBelem TDCSJ au Theatro da Paz

Belem Théâtro da Paz entréeBelem Theatro da Paz Salle

La façade du Theatro da Paz donne sur Praça da Republica.

Belem place de la République

Le reste de la ville est inégalement restaurée. Ainsi, à deux pas des Estaçao das Docas, qui sont les anciens dock du début du 20ème siècle et qui ont été rénovés dans un style très moderne, on retrouve des maisons aux façades fatiguées et envahies par la végétation.

Belem rue 2Belem rue

Belem Estaçao das docasBelem Grues devant Estaçao das docas

Nous avons arrêté à temps le TDCSJ qui pensait d'engager dans la marine brésilienne, venue exposer ses métiers dans un des docks !

Belem TDCSJ et la marine brésilienne

Nous avons évidemment fait un tour par le Mercado Ver-o-Peso, littéralement « voir le poids ». Il tient ce nom de la période coloniale, lorsque les contrôleurs du roi venaient vérifier le poids des marchandises pour prélever les taxes.

C'est un magnifique marché qui sent terriblement bon les épices et où l'on trouve de tout, y compris de nombreux élixirs fabriqués à base de graines et plantes amazoniennes. Grâce à eux, on peut soigner tous les maux, même ceux de la malchance ou de l'amour perdu !

Belem elixires

Un bâtiment est réservé aux poissonniers alimentés par les pêcheurs locaux, le port étant à deux pas et un autre aux bouchers. Dans ce dernier, trône un escalier en fer forgé qui ne mène qu'au ciel.

Belem Escalier du marché de viandeBelem Port des pêcheurs

Belem est aussi le point de départ du ferry vers l'Ilha de Marajo autrement appelée « le bouclier de l'océan ». Cette île est au cœur de l'embouchure de l'Amazone et est aussi grande que la Suisse... Il n'y a pas plus grande île fluviale au monde. Une vraie curiosité, même pour les Brésiliens du sud.

Marajo Andréa et son ami

Marajo Ferry aller

L'île est recouverte, dans sa partie occidentale, de forêts impénétrables tandis qu'à l'Est, on trouve de vastes terres humides et des plages bordées de mangroves. Les arbres tombés là font des sculptures souvent amusantes.

Marajo Captain pense

Marajo Otarie flottée

Marajo Balade sur la plage 2

Marajo Balade sur la plage

Marajo Dans la mangrove

Marajo Jedulson

Marajo Phare de Soure

Marajo Mangrove de la Fazenda Sao Geronimo

Marajo Romeo et Juliette de la mangrove

C'est dans cette partie que sont installés les humains qui vivent de la pêche et de l'exploitation de gigantesques fanzendas où paissent la plupart des 600.000 buffles de l'île, au milieu de marécages qu'ils partagent avec des cheveaux et des capyvaras.

Marajo Fazenda Bom Jesus 2 Marajo Fazenda Bom Jesus

Marajo Fazenda chevalMarajo Fazenda Capyvaras

Marajo Fazenda bufflonMarajo Fazenda marécage

Je dis "la plupart", car les buffles sont partout à Marajo.

Marajo Buffle et bateaux de pêcheMarajo Rencontre avec un buffle

Il y a cinq races différentes de buffles et parfois, les croisements donnent des résultats rigolos.

Marajo Fazenda Buffle croisé

Les buffles servent à tout à Marajo. On les mange bien sûr (pour le plus grand plaisir du Captain), on boit leur lait ou mange le fromage fait avec ce lait, ils servent de force motrice pour toutes sortes de charrettes et même pour les touristes et la police qui s'en sert pour se rendre dans des endroits inaccessibles car trop inondés (précision faite que les buffles préfèrent avoir les pattes dans l'eau et la vase plutôt que de se dorer la pilule au soleil).

Marajo Charette à buffle

Marajo A dos de buffle 2

Marajo Buffles et blondes

Marajo A dos de buffle 3

Marajo A dos de buffle

Comme rien ne se perd dans le buffle (ou presque), la peau de ceux qui sont envoyés à l'abattoir est tannée et sert à fabriquer des chaussures, sacs et autres bourses (...oui, faites dans les bourses de la bête...).

Marajo bourses de bufflesMarajo Cuir coloration

Marajo Cuir de buffleMarajo Peaux de buffle

Marajo est habitée depuis 1000 avant J-C. La civilisation marajoara aurait prédominé du milieu du premier millénaire jusqu'au 19ème siècle, le dernier indien de l'île ayant été vu en 1877.

La ville de Soure (dire Souri) est la plus importante des quatre villes de l'île. Le ferry venant de Belem arrive à Camara. Soure est à 32 km de là. C'était le lieu de résidence de la bonne société belenense (de Belem) dans les années 1950. On y accède en franchissant un bras de rivière avec une barge, un peu comme à Mayotte.

Marajo Barge

Marajo Téléphone perroquetMarajo Vendeuse du marché

Saison des pluies oblige, Nous avons découvert un Marajo très inondé. Nous n'avons donc pas pu voir autant d'animaux qu'espéré, les caïmans (jacarés) et autres anacondas étant dispersés dans les immenses marécages. Il paraît que la meilleure saison est entre août et janvier... Ce n'est pas loin de la Guyane, il n'est pas exclu que Nous y revenions pour compléter ce manque ! Nous avons quand même pu Nous régaler les yeux en observant les oiseaux.

Marajo AigrettesMarajo Fazenda spatules et autre

Marajo Fazenda RapaceMarajo Rapace

Marajo Fazenda Animaux

Jedulson Nous a guidé dans Marajo pendant deux jours. Né là, il sait tout faire : trouver les turus (mollusque local qui mange l'intérieur des troncs des arbres tombés dans la mangrove, grâce à une tête très dure ; ça se mange en soupe mais nous n'avons pas testé...), repérer et imiter les oiseaux pour les faire venir, approcher les buffles et toutes autres sortes d'animaux, traverser les igarapés à pieds et même fabriquer une poterie. Les filles s'y sont aussi essayées après une démonstration par le maître potier.

Marajo Traversée d'un IgarapéMarajo Découverte des Turus 2

Marajo Découverte des Turus

Marajo Eloise PoterieMarajo Potier

Marajo Quitterie poterieMarajo Poteries

Marajo Poterie Dessins à la main

Ainsi se sont terminés nos dix jours de balades amazoniennes qui ont mêlés Histoire et Géographie, Ville et Nature.

Marajo Papillon du soir Marajo Longtemps au Brésil

 

 

 

 

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Commentaires
C
Ca me rappelle la guyane il y a 10 ans...
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