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La vie à bord

26 septembre 2015

Dernier post avant départ

Alors, comme promis, voici la suite de nos aventures au centre aéré guyannais.

Avec la fin du contrat de travail du Captain, Nous avons pu Nous éloigner un peu plus de Kourou et Cayenne et surtout le faire plus de douze heures d'affilées.

Commençons notre virée dans la forêt guyannaise au Camp Canopée. Comme le nom l'indique, non seulement Nous étions en forêt, mais surtout, Nous étions littéralement dans les arbres.

Mais commençons par le commencement. Partis de Kourou, Nous avions rendez-vous au Dégrad saramaca où une pirogue Nous attendait (Nous et quatorze autres personnes) pour aller jusqu'aux carbets du camp (là où il y a la croix sur la carte ci-dessous).

Un carbet est un abri de bois sans mur typique des cultures amérindiennes. On en trouve notamment en Guyane, au Brésil, au Suriname et dans certaines îles antillaises.

Camp canopée - carteCamp Canopée pirogue de transport

Par prudence, le Captain, qui est un marin d'eau salée et pas d'eau douce, avait mis son gilet ! Il ne pouvait rien lui arriver si la pirogue avait heurté un des très nombreux obstacles que l'on trouve sur la rivière souvent entravée dans sa largeur par des restes d'arbres tombés là.

Camp Canopée Captain et son giletCamp Canopée Pirogue en route

Après deux heures de pirogues, Nous sommes arrivés dans ce camp entièrement fait de bois et de feuillages. Seules concessions à la modernité : des baches sur certains carbets dont les toits de feuilles doivent être changés et des équipements de sécurité pour tout ce qui est en hauteur, à commencer par les carbets où l'on dort et auxquels on accède par une passerelle située à une dizaine de mètre de hauteur.

Evidemment, comme toujours en forêt guyannaise, on couche en hamac. Ce n'est pas toujours bien confortable, mais on s'y fait.

Camp CanopéeCamp Canopée 1

Camp Canopée passerelleCamp Canopée - couchages

Après l'apéro et le déjeuner (copieux et délicieux), une partie du groupe est partie dans les arbres tandis que Nous allions faire une balade en forêt. Rien de bien nouveau par rapport à nos découvertes du Brésil, mais Nous avons pris plaisir à marcher au milieu de la nature.

Le retour jusqu'au camp s'est fait en pirogue traditionnelle en bois. Tellement traditionnelle et tellement en bois qu'il fallait écoper pour ne pas couler ! N'empêche, pas évidente la navigation sur la rivière : le courant a tendance à faire tourner la pirogue sur elle-même et c'est tout un art - parfaitement maîtrisé par le Captain - que de la faire aller le plus droit possible.

Quel plaisir de rentrer comme ça dans le silence - aussi relatif que celui que l'on a en plongée - de la forêt !

Camp Canopée - Captain dans la forêtCamp canopée - Pirogues madame

Autre avantage de cette balade : avoir un petit aperçu de ce qui Nous attend le lendemain et notamment ces cordes qui pendent du ciel. Elles vont nous servir à grimper jusqu'aux plateformes d'observation, la première étant située à 36 mètres de hauteur.

Camp Canopée - là on grimpe

Mais comment faire ? Allez-vous demander ! Et bien, en utilisant un bloqueur et une pédale comme sur le dessin ci-dessous. L'utilisation est - en théorie - assez simple : vous prenez la poignée dans la main droite, vous mettez la gauche de l'autre côté, vous mettez vos pieds dans la pédale et hop, vous grimpez. Mais comment ? Allez-vous insister ! Ben, vous remontez votre poignée le long de la corde tout en remontant vos jambes (en pliant les genoux, un peu comme si vous vouliez vous mettre accroupi) puis vous poussez sur celles-ci, comme la poignée est bloquée, ça monte. Et puis vous recommencez jusqu'en haut !

Camp canopée - équipement

L'effort vaut le coup :

Camp Canopée après la brumeCamp canopée selfie

Camp Canopée sous la brume 2Camp Canopée sous la brume

Une fois arrivés en haut, pour accéder aux points d'observation, il faut franchir deux passerelles situées entre les arbres dont une d'une bonne vingtaine de mètres de long.

Camp canopée - Passage dans la Canopée 1Camp canopée - Passage dans la Canopée

Camp Canopée plateforme

Sur chaque plateforme, des échelles permettent d'accéder à encore plus haut. Et croyez-moi, encore plus haut, ça fait haut !

Camp Canopée - Captain sur une echelle à 40 mètres de hautCamp Canopée plateforme 2

Après deux bonnes heures en l'air, il faut redescendre... Par le même chemin qui Nous a permi de monter... Si... Du coup, Nous voilà partis en rappel pendulaire. Heureusement que le Captain était là, parce qu'il n'est pas du tout naturel de se laisser pendre dans le vide, même accroché à une corde !

Pour finir, on rentre au camp en tyrolienne d'une cinquantaine de mètres avant de pouvoir se baigner dans la rivière et profiter de cet endroit merveilleux.

Il y a un film de tout ça. Dès qu'il sera monté, je mettrais le lien pour que vous puissiez rire un peu.

Après tous ces exploits, Nous avons décidé d'aller faire de l'observation animale aux marais de Kaw dont je vous ai déjà parlé.

Ce coup ci, pas de travail, que du tourisme.

Kaw - carte

Autant le dire tout de suite, si le lieu Nous a enchanté, les conditions d'hébergement n'étaient pas à la hauteur de ce qui nous était vendu. Un carbet plutôt joli mais où c'est plus l'usine qu'autre chose puisque nous étions trente-deux à manger et dormir au même endroit. Le côté colo d'ado ne nous a pas vraiment séduit. La bouffe, vantée comme très bonne et copieuse, était juste normale et les accompagnateurs tout juste là pour donner deux ou trois info mais sans plus. Bref, JAL VOYAGES à éviter selon nous. D'autres opérateurs offrent des prestations similaires, il vaut mieux passer par eux.

Kaw - Carbet flottantKaw - Balade en Pirogue

Kaw - Moucou moucouKaw - savanne innondée

Cela dit, Nous avons quand même pu voir de jolis choses. Comme d'habitude le nom des animaux est dans la légende de la photo, sauf pour le premier oiseau dont le nom créole serait Anoré Tigré mais pour lequel je n'ai pas réussi à trouver le nom usuel. Si quelqu'un sait, qu'il n'hésite pas à le dire.

Kaw - Annoré tigré

Sinon, voilà ce que ça donne :

Kaw - CabiaiKaw - Cormorans en vol

Kaw - Caïman à lunettes 2Kaw - Caïman à lunettes de nuit 2

Kaw - Caïman à lunettesKaw - Caïman à lunettes de nuit

 

 

Kaw - Héron CocoïKaw - Héron Cocoï envol

Kaw - Héron striéKaw - Tyran quiquivi

Kaw - Jacana noirKaw - Grande aigrette

Kaw - Martin pêcheurKaw - Moucherole à tête blanche

Et puis, le levé du soleil sur les marais Nous a offert un joli spectacle.

Kaw - levé du soleil 2Kaw - levé du soleil

Autre activité, autre point de vue. Retour sur l'eau et dans les airs pour un tour en hydro-ULM avec ULM équateur dont je vous ai déjà parlé aussi. Plus de problème de piste trop boueuse cette fois-ci ! Pascal Légère fait décoller et atterrir la bête depuis le Montsinéry.

ULM engin volant flottantULM cockpit

ULM Captain décolleULM Captain

Magnifique cette découverte de Cayenne et ses environs vus du ciel !

ULM Vue d'en haut 2ULM Vue d'en haut 3

ULM Vue d'en hautULM amerrissageDroite

Mais le mieux c'est quand même de voir ça en film :

De retour sur terre - ou presque - voici quelques photos de l'entraînement avec l'équipe de pirogue et des chevaux qui ont bien voulu Nous promener dans la savane grâce à Sandra de Cheval pour tous

Pirogue Caouannes Tifi 2Pirogue Caouannes Tifi

Equitation - Captain et son destrierEquitation - Tempête

Pour presque finir, voici quelques images d'une catastrophe arrivée à nos amis sud-africains, Berie et Teresa.

En quittant Kourou vers le Suriname, ils ont été drossés par une houle traitresse sur les rochers entre les îles du salut. Leurs deux quilles ont été totalement détruites, ainsi que leurs sailsdrives et les safrans. Il a fallu les aider à organiser la sortie du bateau en vue de réparations indispensables à la poursuite de leur voyage.

Cata tractage

Cata sortieCata sortie 1

La leçon évidente de cette histoire : Nous ne passerons pas par là (bon, on n'avait pas prévu non plus de le faire).

En effet, Nous avons pris plusieurs décisions à commencer par celle de quitter la Guyane début octobre. Nous allons emmener Longtemps à Trinidad (de Trinidad et Tobago) où il se fera poupougner un peu après des mois de bons et loyaux services. Ensuite, Nous irons vers les Antilles. Après plusieurs hésitations, Nous avons conclu que le climat humide de la Guyane n'est pas fait pour les bateaux qui y souffrent beaucoup trop et Nous ne voulons pas que Longtemps s'abîme. Du coup, même si ce département recèle plus d'un trésor, Nous préférons partir, quitte à y revenir en vacances et en avion !

A bientôt, de Trinidad donc

 

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24 août 2015

La Guyane, un vrai centre aéré

Qui dit vacances, dit centre aéré ! Et la Guyane, pour une chouette centre aéré, c'est un chouette centre aéré !

Donc, profitant du travail du Captain, Nous continuons de visiter et de Nous amuser (enfin, surtout moi: lui, il bosse).

Du coup, ces derniers temps, c'était découverte de nouvelles activités ludiques.

D'abord, un spectacle endémique à la Guyane : l'envoi d'une fusée dans l'espace.

Il faut dire qu'une fois qu'on a visité le CSG (deux fois pour moi) et le musée de l'espace (visite qui a fait l'objet d'un sujet dans le journal...

FG les filles à l'honneur...oui, oui, vous reconnaissez bien les Trèsptimouss sur les photos) il faut passer à la pratique et voir, concrètement, ce que ça donne.

J'ai donc pu assister au lancement du 20 août 2015.

Tout commence par une inscription, par mail, auprès du CSG (pour ceux que ça tenterait, un jour où ils viendraient en Guyane, les coordonnées sont LA).

En retour, on reçoit une invitation nominative pour un des sites d'observation. Pour moi (je vous parlerai du Captain plus loin), c'était AGAMI. Un site exceptionnel, situé à 7,5 km du pas de tir.

Lancement Ariane 5 Invitation

Munie du précieux sésame et de ma pièce d'identité, je me suis donc rendue au point de rendez-vous, le pôle culturel de la ville de Kourou, où une hotesse du CSG m'a remis une brochure présentant les satellites envoyés ce jour là, ainsi que les étapes du lancement. Il faut savoir qu'un lancement n'est complètement terminé que quand le dernier sattelite embarqué est mis à sa place en orbite. Du coup, entre le moment du départ et la fin de la mission, il y a une bonne quarantaine de minutes qui s'écoulent.

Le pass d'accès à mon bus m'a également été remis, car le CSG emmène ses invités sur les sites d'observation en bus... Et le CSG a beaucoup d'invités ! Vous compterez, sur l'image ci-dessous, une dizaine de bus. Avec 50 passagers environ par bus, nous étions donc 500 sur le site AGAMI.

Lancement Ariane 5 le pass 2Lancement Ariane 5 le pass

Lancement Ariane 5 Accueil Général

Lancement Ariane 5 Rangée des bus

Malgré le nombre des invités, le CSG fait bien les choses. A l'arrivée, tentes, chaises et écrans géants sont à disposition de chacun : au cas où il se mettrait à pleuvoir, on peut être à l'abri et continuer de regarder le lancement. Et puis une fois la fusée disparue du champ visuel (et ça va vite), on peut profiter de tout ce qui se passe dans la salle Jupiter, presque comme si on y était.

Heureusement pour moi, le jour J, bien que le ciel fût un peu nuageux, je n'étais pas contrainte de rester sous une tente et, comme beaucoup, me suis mise le plus au bord possible de l'esplanade pour être - tout est relatif - le plus près possible de la fusée

Lancement Ariane 5 Rangée de spectateursLancement Ariane 5 Tentes des spectateurs

Je dis "tout est relatif", car le Captain, chargé par son journal de suivre le lancement et le ministre de l'économie de passage en Guyane, s'est retrouvé, lui, vraiment très près de la fusée. Normalement, à une heure du lancement, comme sur la photo ci-dessous, il n'y a que les techniciens qui peuvent être là.

Lancement Ariane 5 Aux pieds de la fusée

A six minutes du lancement, le compte à rebours a été interrompu. Frémissement et inquiétude dans la foule : le lancement allait-il être annulé ?! "Pourvu que non" espérions nous tous depuis notre point de vue et puis à 17h28, le compte a rebours a repris et à 17h34, le lancement a eu lieu. Quel spectacle fabuleux !

Lancement Ariane 5 Le départ 3

Lancement Ariane 5 Le départLancement Ariane 5 Après

Lancement Ariane 5 Le départ 2Droite

Le mieux, c'est de regarder la vidéo. Elle n'est pas parfaite (je prenais les photos et faisais la vidéo et en prenait plein les yeux en même temps), mais n'oubliez pas de mettre le son, ça donne des frissons. Et, ceux que ça intéresse pourront aussi lire LA le communiqué officiel de ce lancement, où il est précisé le nom des sattelites et le poids de tout ça.

Ariane 5

Quelques jours après, c'est en ULM que je m'envolais pour quelques minutes au dessus de la Guyane. Il fallait un testing pour un sujet "vacances" pour le journal. Qu'à cela ne tienne, je me suis lancée.

Le temps était capricieux et c'est entre deux grains que le pilote a fait décoller son engin. Comme la piste en herbe était trop trempée et du coup trop boueuse, nous sommes partis depuis la piste de kart. C'est court une piste de kart. Heureusement que l'ULM n'a pas besoin de plus pour s'élancer.

Je n'ai aucune photo depuis là haut. Mais le tour n'a pas duré longtemps et nous a été offert par le pilote. Je vais donc y retourner en choisissant mon jour afin que les éléments soient un peu plus avec moi.

ULM DépartULM Retour

Parce qu'en Guyane, un orage, ça donne ça...

Ciel d'orage

Je n'ai pas non plus de photo de mon premier entraînement avec l'équipe de pirogue : les caouannes tifi (un lien pour ceux qui sont sur facebook). Un peu plus d'une heure à pagayer en rythme et en n'oubliant pas le changement de côté, sinon la pirogue se retourne. Là encore, j'essayerais de faire mieux la prochaine fois.

Après un tel effort, il fallait que je me détende le dos, les bras et l'esprit. Direction le :

Golf Practice Jean Louis Camero

Pour la première fois de ma vie, je tenais un club de golf pas miniature dans les mains. Le Captain en avait déjà fait, mais il a pris le cours aussi et en a profité pour faire un autre reportage (quand je vous dis qu'il bosse dur !).

Golf Practice Jean Louis Camero 2Golf Captain à l'oeuvre

Golf Ptimouss à l'oeuvre

Grâce à Patrick, le professeur de golf, l'équipage de Longtemps s'est donc amusé à taper des petites balles jaunes (pour les retrouver plus facilement).

Et je peux vous dire que le golf n'est pas simple du tout. Il faut mettre ses mains comme ci, plier son bras comme ça tout en tendant l'autre, mettre ses pieds là, ses épaules là et son regard encore ailleurs. Tout ça pour taper une fois sur deux à côté de cette balle vraiment toute petite ! Mais comment fait Tiger machin ?!

En attendant la suite (le centre aéré recèle tout un tas d'autres activités ludiques à découvrir), je vous offre une vue du ciel d'après le lancement d'Ariane 5. La lune commençait à pointer le bout de son nez.

IMG_4097

 

11 août 2015

L'an vert de l'endroit

La Guyane, globalement, c'est vert... Vert et bleu, vert et ocre, vert et marron ou vert et vert... Mais globalement vert !

Degrad SaramacaKourou entrée du fleuve

Officiellement, il y a quatre saisons. La grande saison des pluies d'Avril à Juillet. La Grande saison sèche d'Août à Décembre. La petite saison des pluies de Décembre à Février. La petite saison sèche ou petit été de mars en...Mars.

Officieusement, disons qu'il y a une saison (celle que l'on vit actuellement), où il pleut un peu moins que pendant les autres ! C'est ce qui explique la couleur dominante dont je parlais ! Regardez bien les photos qui suivent dans ce message. A deux ou trois exception près, vous verrez forcément un morceau de vert.

Voilà donc un peu plus d'un mois que Nous sommes arrivés ici. Les filles Nous ont quittés le 12 juillet. Le 13, le Captain commençait à travailler pour le journal local : France Guyane. Il A-DO-RE ça ! Remettre des pantalons et des chaussures était son rêve depuis des mois... Enfin, presque !

Nous nous servons de ses reportages pour faire du tourisme.

Nous avons commencé par aller faire un tour à la Réserve de Kaw-Roura à l'occasion d'un reportage sur l'ouverture par Orange d'un réseau de téléphone mobile dans le village de Kaw. Comme il avait besoin d'une photographe, je l'ai accompagné et peux vous dire que ce petit tour (on y était pour le boulot, faut pas déconner quand même) Nous a bien donné envie d'y retourner plus longtemps et en vrais touristes.

La maison que vous voyez ci-dessous est l'ancienne école du village. Elle sert de décors à une série produite par Canal+ et qui va être tournée ici. Normalement, ce bâtiment n'avait pas de terrasse couverte au rez-de-chaussée. Tout a été créé pour le besoin de la série. C'est très impressionnant, car même de près, on ne se rend pas compte que c'est récent. Les décorateurs ont tout patiné pour que cela fasse aussi vieux que le reste et c'est très réussi !

Kaw ancienne écoleKaw la savanne innondée

Le village est évidemment tourné vers le tourisme, la réserve étant, notamment, constituée de ce qu'ils appellent des savanes inondées parce que le mot "marais" ne plaît pas aux villageois. Ils trouvent que c'est trop péjoratif. Bref, marais ou savane inondée, on s'en fout, toujours est-il que c'est là qu'on a les plus grandes chances d'apercevoir des caïmans et des anacondas. Si pour les seconds, cela peut se faire de jour, quand ils ont mangé et digèrent le long des berges, pour les premiers, le mieux c'est d'y être la nuit. Il va donc falloir que Nous Nous organisions ça !

Kaw degrad du villageKaw rue du village

Mais bon, vous voyez, c'est vert...

Kaw

Nous avons également profité de l'occasion pour faire un premier saut à Saint Laurent du Maroni. Je dis premier saut, car là aussi, il faudra qu'on y retourne. Il faut dire que Saint Laurent est loin...très loin. 200 kms de Kourou (260 de Cayenne) mais comme la route limitée à 90 km/h et que de toutes façons, Panda n'aime pas aller trop vite, il faut compter 2h30 pour y aller. C'est la dernière ville de Guyane avant le Surinam, le Maroni se chargeant de marquer la frontière.

Nous avons découvert une ville qui porte les marques de son histoire dans ses bâtiments. Ci-dessous, l'entrée du Camp de la transportation dont je vous narrerais l'histoire quand Nous l'aurons visité et le Palais de justice. Car, oui, il y a un Palais de justice à Saint Laurent du Maroni. C'est en fait une antenne détachée du Tribunal de Cayenne dont l'existence est rendue nécessaire par la distance dont je parlais plus haut.

Saint Laurent Entrée du camp de la transporationSaint Laurent Tribunal

 

Aucune idée de la tête que ça a sous la pluie, mais à visiter par une journée ensoleillée comme Nous l'avons fait, c'est plutôt joli. On y reviendra donc.

Saint Laurent front de fleuveSaint Laurent

Bon évidemment, on a aussi fait quelques tours dans Cayenne. Une ville contrastée, un peu vieillotte quand même. Comme pour son travail, le Captain m'a piqué mon appareil photo, il faudra que je vous fasse visiter une autre fois la ville, mais voici la place la plus connue : celle des cocotiers... je vous laisse deviner pourquoi elle porte ce nom.

Cayenne Place des cocotiers

Et, clin d'oeil : le Tribunal de Cayenne. Un vieux bâtiment un peu délabré mais en pleine rénovation.

Cayenne Vieux tribunalCayenne Tribunal Salle d'audience

Cela n'empêche pas les services d'être ultra-modernes (désolée pour la majeure partie d'entre vous, mais j'en connais deux ou trois que cela fera rire) !

Cayenne Tribunal STT

Mais il n'y a pas que le boulot dans la vie !

Le 25 juillet, le Captain fêtait son anniversaire. Du coup, grâce à Bertie et Térésa qui ont gentiment partagé Entheos, leur catamaran, Nous avons fait la fête ! Vous apprécierez la tête du parking quand on fait une fête de gens de bateaux.

47 ans Bougies47ans Photo groupe

47 ans Le parking

Une dizaine de jours plus tard, Nous avons fêté l'anniversaire de Bertie. Oui, toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête !

55 Ans Bertie et son cadeau55 Ans Bertie

Le mouillage de Kourou Nous offre des paysages contrastés qui changent selon que la marée monte ou descend. Quand elle descend et que le vent s'est levé sur le chenal, ça fait des trucs rigolos... sauf quand le moteur de l'annexe n'arrive pas à étaler le courant. Si Bernard (La Bella Flora) n'avait pas été là, Gwendal (la Boiteuse) aurait dû attendre la renverse pour rentrer chez lui !

Kourou parfois il y a du courant

Et puis on a aussi le double effet courant/plaque de vase qui glisse qui donne des résultats...intéressants. Entheos a ainsi finit en moins de 10 secondes contre le bateau de Michel qui n'en demandait pas tant. Bien sûr, tout ceci se passe au pire moment de la marée, quand le courant est au plus fort. Bien sûr aussi, rien ne se passe bien au début, ce qui fait que d'une situation déjà chiante, on arrive à une situation franchement casse...

Heureusement, tout le monde s'y est mis et après plusieurs heures, profitant de la renverse du courant, Entheos a pu reprendre sa place. Du coup, on a pris l'apéro !

Kourou Sauvetage Entheos 2Kourou Sauvetage Entheos

 

Mais au petit matin, quand le vent ne souffle plus, le chenal prend des allures de lac, surtout à l'étale de marée et la lune, bien joufflue peut aller se coucher.

Kourou coucher de lune

Sinon, Nous avons joué sur la plage avec un cerf-volant de grands. La voile ressemble beaucoup à celle d'un kitesurf, le boudin gonflable en moins. Bertie Nous a initiés (y compris Térésa qui n'en avait jamais vraiment fait) au maniement de l'engin et zou ! c'était parti pour des glissades sur le sable et une séance de muscu pour les bras.

Kourou SandKite 4Kourou SandKite 3

 

 

Kourou SandkiteKourou SandKite 2

Voilà où Nous en sommes. Nous ne savons toujours pas si Nous allons rester ici ou pas. Rien ne presse, on profite.

Kourou Mouillage

24 juillet 2015

Salut Kourou !

Partis de Jacaré le 26 juin vers 11h du matin, nous avons franchi la ligne de l'équateur le 1er juillet à 1h50 du matin. Longtemps aime passer l'équateur à des heures impossibles. La dernière fois c'était en 2010 quand le bateau a fait le voyage vers la Réunion depuis la Thaïlande. C'était vers 1h30 du matin !

Equateur

Comme on ne passe pas l'équateur tous les jours sur un bateau, tout l'équipage était debout pour remercier Poséidon avec du champagne, comme la tradition l'exige. Bon, c'était le quart du Captain. Une fois Poséidon saoulé, les Trèsptimouss et le Ptimouss sont retournées dormir !

Offrande à Poséidon

Durant les six premiers jours de navigation, Longtemps a été poussé par le vent et par un courant de fou qui nous entraînait vers le nord (des pointes à 9 noeuds quand même... oui ! pour Nous c'est énorme). Ensuite, Nous sommes tombés dans une semi-pétole de la zone intertropicale. Pas un vrai pot au noir, mais quand même un sacré coup de frein. Heureusement que le courant était toujours avec Nous. Du coup, après avoir passé une dernière nuit entre Cayenne et Kourou, le 6 juillet Nous sommes entrés dans l'embouchure du fleuve Kourou.

Arrivée KourouIles du salut

Pourquoi Kourou plutôt que Cayenne ? Parce que ce que Nous avions lu sur la marina de Cayenne n'était pas engageant, parce que à Kourou le bateau est ancré "en ville" alors qu'à Cayenne, la marina est loin de tout et sans possibilité d'accéder facilement à des transports en commun et surtout parce que Nous sommes arrivés trop tard pour Nous engager de jour dans le fleuve pour aller à Cayenne et puis enfin, parce que c'est comme ça et puis c'est tout !

Mouillage Kourou

De toutes façons, que ce soit à Cayenne ou à Kourou, il y a beaucoup de courant et les ancres sont sur de la vase qui bouge parfois. Du coup, forts de ces informations, Nous avons, dès le départ posé deux ancres au fond et depuis tout va bien.

A Kourou, Nous avons retrouvé du monde connu. D'abord, Calypso et Adrien, qui Nous précèdent depuis Mayotte et que Nous avions croisés à Zanzibar. Ensuite tout un tas de bateaux venus, comme Nous de Jacaré, voire même certains rencontrés en Afrique du sud. C'est amusant de retrouver tous ces gens.

Nos premiers visiteurs ont été Sylvie, Mario et Léo. Partis de Mayotte un an avant Nous, ils se sont arrêtés à Cayenne en 2014 pour les études de Léo. Un bon moment avec des tas de choses à se raconter entre anciens de l'ACHM !

Nos premiers visiteurs

Notre première visite a été pour le Centre spatial guyanais. Un truc exceptionnel et extraordinaire. Un truc fantastique et fabuleux. Un truc génial... Heu oui, ça m'a bien plu.

Comme Nous étions à quelques jours d'un lancement d'une Ariane 5 (que Nous avons parfaitement entendue mais sans la voir tellement il y avait de nuages... on a déjà réservé nos places pour voir le suivant), Nous n'avons pas pu accéder aux pas de tir de ce lanceur (c'est comme ça qu'on dit dans le métier). Ce n'est pas grave. D'abord, il est tellement gros qu'on le voit bien, de loin. Ensuite, on y retourne bientôt. La visite est gratuite. Suffit de s'inscrire. On ne va pas se priver !

CSG ArianeCSG plan du site

Nous avons cependant pu accéder aux installations du lanceur Soyuz. Oui, le russe.

En fait, tout ceci est un super montage : le centre spatial guyanais, c'est 700 km² de terrain, dont seulement 20% sont utilisés pour des bâtiments. Sur place, le CNES gère le côté technique des lanceurs Ariane et Véga et Arianespace commercialise les lancements. Comme la puissance n'est pas la même selon qu'il s'agit d'envoyer un gros ou un petit sattelite et qu'il s'agit de l'envoyer près ou loin de la terre, Arianespace a, depuis 2011, trois offres : Ariane (pour les gros trucs), Véga (pour les petits trucs) et Soyuz (pour les trucs moyens). Comme Soyuz est russe, Arianespace leur achète le lanceur puis le revend à son client (celui qui veut envoyer le sattelite en l'air). Mais les russes ne sont pas fous : ils vendent le sattelite et non la technologie. Du coup, à chaque fois qu'il faut lancer un sattelite avec Soyuz, une équipe vient spécialement de Russie pour faire le montage du lanceur. Du coup, dans la zone, tout est bilingue !

CSG franco russeCSG Soyuz

La visite est tout à fait complète et permet d'accéder à presques toutes les installations et notamment les salles qu'on voit à la télé !

La salle de contrôle d'Ariane et Véga :

CSG Salle de contrôle Ariane 2CSG Salle de contrôle Ariane

Et la salle Jupiter, là où il y a le 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 GO !!

CSG Salle Jupiter 2CSG Salle Jupiter

Après tout ça, un petit tour par le musée de l'espace s'imposait. Un musée très bien fait sur l'histoire spatiale mondiale avec un espace "technologique" dédié aux enfants. De quoi faire des rêves étoilés pendant un moment.

CSG la tête dans les étoiles

Et puis, comme c'est la vraie vie, quelques jours plus tard, Nous avons vu passer à quelques mètres de Longtemps, le bateau qui apporte les morceaux de lanceur (dans les boites blanches sur le pont du bateau). Ces morceaux viennent du vieux continent et sont assemblés ici (comme des légos), tandis que les sattelites arrivent par avion.

Fusée sur l'eau

La seconde visite a été consacrée au zoo de Guyane. Un très bel endroit qui permet d'observer facilement la faune et la flore locale. Sans être en totale liberté, les animaux ne sont pas totalement confinés dans des cages qui auraient été trop petites pour eux, ce qui leur laisse largement l'occasion de se cacher et ce qui donne aux visiteurs du travail pour en trouver certains plus petits ou plus discrets que d'autres !

Je n'ai pas pris beaucoup de photos car les grillages gachent quand même un peu le paysage. Il faudra venir vous même !

Zoo iguaneZoo Jaguar

 

Zoo OcelotZoo singe

Seule entorse à la règle : la voilière des loriquets qui ne sont pas du tout d'ici.

Zoo Loriquet

Il y a même un parcours dans les arbres à quelques mètres du sol pour permettre d'admirer la flore (ils vendent la canopée... bon, elle est encore un peu plus haut, mais on s'en approche).

Zoo balade dans les arbres

Parce que la Guyane Nous plaît bien et parce que Nous sommes un peu "coincés" au sud de l'atlantique nord, le temps que la saison cyclonique passe, Nous allons sans doute rester un peu. Pour l'instant, Nous ne savons pas si ce un peu se comptera en semaines, en mois ou en années. Promis, vous saurez en même temps que Nous, ce que Nous allons faire.

Même pour quelques semaines, une voiture étant, sinon indispensable, franchement pratique pour pouvoir visiter ce très grand et très humide département (il pleut encore beaucoup en cette fin de saison des pluies), et les locations étant trop chères, Nous avons acheté une vieille demoiselle de 26 ans. Une tradition dans la famille du Captain : sa maman en a une, son frère en a eu une. Voilà donc Panda.

Nouvelle voiture

Enfin, une dernière nouvelle, un peu triste pour Longtemps (et très pour le Ptimouss): les Trèsptimouss ont quitté le bord. Direction la Réunion et le collège. A bientôt...

Petit déj de compet

26 juin 2015

Vers le nord

Après une première tentative hier - enfin, une tentative de tentative, Nous quittons ce vendredi 26 juin 2015, la marina de Jacaré.

Direction la Guyane avec peut-être, si notre rythme le permet, un arrêt au milieu du trajet.

GuyaneCabedelo - Guyane

Juste avant de partir, Nous croisons la route de Jéromine Pasteur, une grande dame. Vous pourrez lire LA et LA qui elle est et surtout ce qu'elle a fait.

 

Jéromine Pasteur à Jacare

A bientôt !

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15 juin 2015

Escapade amazonienne

Notre choix – dicté par des considérations pratiques – d'arriver dans la région nordeste (oui, c'est comme ça qu'on dit) Nous a privé de tout le sud du Brésil (Salvador de Bahia, Sao Paulo, Rio...), mais Nous nous sommes bien rattrapés avec une escapade en Amazonie.

Au départ, Notre projet était de remonter le long de la côte brésilienne jusqu'à Belem où Nous aurions laissé Longtemps le temps d'une virée sur l'Amazone et dans la forêt attenante. Mais les discussions avec ceux qui savent Nous ont dissuadé de mettre à exécution ce plan trop incertain pour le bateau. En effet, rien n'est prévu là-bas pour le laisser seul quelques jours (sans compter le fait que sur le chemin, ni Natal, ni Fortaleza ne permettent des arrêts vraiment confortables). Le Brésil n'est vraiment pas un pays de bateau.

Nous avons donc décidé de laisser Longtemps en sécurité à la marina de Jacaré et de rejoindre, par la terre (et les airs), la géante verte et ses multiples rios.

Notre périple a consisté à rejoindre Santarem et Alter do Chao (lire Alter do Chan) sur le rio Tapajos, puis à rallier Belem et l'Ilha Marajo en bateaux avant de rentrer à Jacaré, le tout en une dizaine de jours.

L'aller n'a pas vraiment été direct puisqu'il Nous a fallu prendre trois avions différents (Joao Pessoa – Salvador / Salvador – Brasilia / Brasilia – Santarem). Quant au retour, Nous nous sommes contentés d'un changement, mais en repassant par le centre du Brésil quand même !

Trajets avion

Heureusement que pour passer le temps, il y a des fauteuils massant dans les aéroports...

Fou rire de massage

Nous ne sommes pas restés à Santarem et avons été directement conduits à Alter do Chao par Pierre, notre guide pour les deux jours que Nous avons passés sur place.

Jardin hotel Alter Do Chao

La maison de Tarzan

Pierre est suisse. Il s'est installé là il y a trente deux ans. Arrivé avec une équipe de tournage d'un film, il n'est jamais reparti. Pierre a été durant trois jours, une mine d'informations et d'histoires qu'il Nous a racontées en français.

BreafingCarte Alter Do Chao

Alter do Chao est un petit village sur un renfoncement dans le rio Tapajos. Siuté à 35kms de Santarem, il est réputé pour ses plages de sable blanc découvertes à la saison sèche et qui bordent le Lago Verde ainsi nommé en raison de la couleur verte de l'eau. En saison des pluies tout est submergé par la crue du rio.

Alter do Chao en saison sècheAlter do Chao sous l'eau2

Cette plage est d'autant plus appréciée des Brésiliens, qu'elle est une des rares où la musique est interdite, comme dans tout le village d'ailleurs, chose rare ici. On pourrait penser que c'est un peu triste du coup, mais pas du tout, c'est reposant. En effet – si on en croit ce que Nous avons vu depuis le début de notre séjour ici – au Brésil, chacun y va de sa musique et le plus fort possible, même si le voisin n'est qu'à quelques mètres. Un bon vacarme, voire même une vraie cacophonie ; de quoi vous donner un sacré mal de crâne qui n'a rien à voir avec la caipirnha que l'on boit !

Autre avantage de ce silence : les animaux s'approchent des habitations.

Iguane

Oiseau du paradis

Bon, évidemment, les urubus sont là aussi, mais cela ne compte pas vraiment, il y a en partout. C'est un peu les pigeons - en plus gros c'est vrai - du coin.

Urubus

Mais, même sans la plage, le village est agréable et la région fantastique. Comme Nous y sommes allés en pleine saison des pluies, le fleuve fait 12 kilomètres de large alors que son lit principal ne fait que 22 mètres. Evidemment, tout est construit et adapté à cette crue annuelle importante.

Alter do Chao sous l'eauCouché du soleil sur Alter do Chao

Couché du soleil sur Alter do Chao 2

Le premier jour, Nous avons commencé par marcher jusqu'en haut de la colline qui surplombe la rive en face d'Alter do Chao, la Serra Peraca. Un sentier qui reprend, selon ce que Nous a expliqué Pierre, le chemin qu'empruntaient les chefs indiens avant l'arrivée des portugais quand ils se rendaient à des cérémonies religieuses célébrées au sommet. A leur arrivée, les jésuites ont, comme dans beaucoup d'autres lieux sacrés des indiens, remplacé les divinités du moment par le dieu chrétien et y ont planté une croix. Aujourd'hui, celle qui trône au sommet est en métal.

Coline Alter Do Chao

Le point de vue est magique.

Tapajos à Alter Do ChaoVerte Amazonie à Alter do Chao

Le bateau sur lequel Nous étions est à fond très très plat... Du coup, il s'est garé tout près des tables du restaurant où Nous avons déjeuné, après un bon bain dans le Rio Tapajos, parfaitement baignable à de nombreux endroits.

Garés pas loin du restoPierre à la rame

 

 

 

Que personne ne s'insurge de cette proximité, la vie d'Alter do Chao se fait autour, dans, sur, avec, par et pour le fleuve. Même le restaurant a les pieds dans l'eau. Enfin, surtout la cuisinière, les serveurs et les clients qui le souhaitent.

Monsieur rentre la familialeResto les pieds dans l'eau

L'après-midi a été consacré à la découverte de la forêt enchantée (Cf la carte plus haut), appelée ainsi car les arbres ont des formes qui les font ressembler parfois à des êtres magiques. Cette forêt n'est accessible, à cette saison, qu'en barque, en naviguant sur un igarapé. Quelle expérience de naviguer au milieu de la cime des arbres dont les racines sont quatre ou cinq mètres en dessous de la surface de l'eau.

Forêt enchantéeAmarrage dans les arbres

Palmier les pieds dans l'eauFeuilles de la forêt enchantée

Le lendemain, direction la FLOresta NAtional do Tapajos, dite FLONA et la communauté de Jamaraqua. C'est un parc national de 5270 km².

Carte FLONA

Trois heures de bateau pour y aller et autant pour en revenir. La forêt amazonienne, même en version tout confort, se mérite !

A l'arrivée, Pierre et Nous avons embarqué dans la pirogue d'un des indiens de ce village qui Nous a d'abord emmenés dans la forêt inondée avant de Nous accompagner dans une marche à la découverte de la forêt primaire amazonienne.

FLONA arbre biscornuFLONA en barque

FLONA Martin pêcheurFLONA nid de guèpes et oiseaux

Gloire passée de cette forêt (voir cet article notamment les points 17 et suivants), l'arbre à latex continue d'être exploité artisanalement par la communauté.

FLONA Latex sur arbreFLONA latex coloré

FLONA latex à colorer

Nous avons marché au milieu d'arbres gigantesques, testé les tachis (des fourmis anti-moustique qui permettaient aussi aux chasseurs de masquer leur odeur humaine), croisé des petites bêtes, couru pour passer sur une vague de fourmis méchantes, aperçu des singes, appris à soigner les maux de tête, de ventre ou d'articulations avec des graines, appris à fabriquer une flèche avec une branche et une épine et fait pleuvoir en jouant de la trompette fabriquée dans un morceau de bambou. Une découverte rendue d'autant plus fantastique que le guide local et Pierre ont eu à cœur de Nous faire partager les secrets de cette nature impressionnante.

FLONA balancoire EloiseFLONA Fromager 2

FLONA balancoire Guide

FLONA Forêt primaireFLONA balancoire Quitterie

FLONA FromagerFLONA gros arbre

FLONA Lianes échelles de tortueFLONA Mygale

FLONA nid de cigaleFLONA TDCSJ et ananas

 

Nous avions revêtu nos peintures de fêtes, grâce au pigment rouge naturel de l'urucum (ou roucou en français). Les indiens utlisaient un pigment noir quand ils étaient en guerre ou en conflit.

FLONA pigment sur jouesFLONA pigment sur pied

Et les moustiques me demanderez-vous ? Et bien il n'y en a pas là bas, car l'eau du Rio Tapajos est trop acide pour ces petites bêtes (et quasiment tous les autres insectes !).

Nous sur le Tapajos

Après ces deux jours, Nous nous sommes rendus à Santarem pour embarquer sur le Liberty Star, un bateau appartenant à l'une des compagnie qui fait régulièrement le trajet entre Belem et Manaus en passant par les fleuves dont l'Amazone. Car Belem n'est pas sur l'Amazone mais sur un immense bras d'eau issu de la rencontre du Para et du Tocantins qui passe au sud de l'Ilha Marajo. On le rejoint en passant par des petits canaux et le détroit de Brèves.

LS embarquementTrajet amazone

Le standing et l'entretien du bateau sont très relatifs. Nous avions choisi, par sécurité et confort, d'être dans des cabines. Il n'y en a pas beaucoup, car la majeure partie des gens qui voyagent sur ces bateaux, le font en hamac, solution moins onéreuse surtout que le rapport qualité /prix n'est pas à la hauteur, les cabines étant dans un état moyen. Ajoutez à cela que la bouffe – non comprise dans le prix – n'est pas terrible non plus... Heureusement que la vue et le voyage compensent tout ça. Même le TDCSJ aimait admirer la vue ! Ha oui, ne vous fiez pas au nom, toutes les cabines avaient le même et toutes avaient le même niveau de prestation. C'est juste pour faire chic !

LS Place des hamacs

LS TDCSJ en cabine master

LS prise de vue sur Santarem

LS Crue du fleuveLS Navigation au milieu du fleuve

LS Trio de blondes

A peine partis de Santarem, le premier spectacle auquel nous avons assisté est la ligne de partage des eaux, là où se rencontrent l'Amazone (en marron) et le Tapajos (en noir). Impressionnant de voir deux fleuves se retrouver et hésiter, pendant une centaine de mètres, entre se mélanger ou rester séparés.

LS Franchissement du partage des eauxLS Ligne de partage des eaux

Toutes les rives du fleuve et des canaux qui en partent sont habités et nombreux sont les curieux à venir à la rencontre du bateau avec leur pirogue, simplement pour voir.

LS Maison au bord du fleuve Amazone

LS Garçon à la pyrogue 2

LS Garçon à la pyrogue

LS Maison au bord du fleuve Amazone 2

LS Maman et enfant sur pyrogueLS Maison au bord du fleuve Amazone 3

L'état des routes ne permettant pas toujours le transport par voie terrestre, on croise également des mastodontes dignes du grand large.

LS Gros transport devant BelemLS Gros transport 2

LS gros transport

Au bout de deux jours et deux nuits de navigation et plusieurs escales, Nous avons accosté à Belem en fin de journée. L'arrivée a été aussi épique que chaque arrêt fait sur le trajet (ci-dessous, l'escale à Gurupa) : le bateau vient se coller, littéralement et sans délicatesse, contre de grands poteaux de bois qui protègent le quai – ou plus précisément, pour ce qui est de Belem, une passerelle perdue au fin fond d'un quartier un peu glauque de la ville, car Nous ne sommes pas arrivés à l'hidrovaria (la gare maritime) officiel.

LS Escale à Gurupa

LS arrivée à Belem

 

 

 

 

 

 

Le temps d'expliquer au chauffeur de taxi que, certes Nous sommes des voyageurs, mais que non, Nous ne sommes pas des pigeons, et Nous étions prêts à Nous coucher pour pouvoir profiter d'une belle journée à Belem le lendemain.

Belem ferveur brésilienne

Belem Forte do Presepio

La ville, capitale de l'état du Para, a été fondée en 1616 par les Portugais. Elle a connu plusieurs épisodes fastes au cours de son histoire, avec notamment, une prospérité fulgurante à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle grâce au commerce du caoutchouc. C'est alors l'époque des grands planteurs et des banquiers qui font venir d'Europe, et en particulier de Paris, tenues, parfums et loisirs.

C'est aussi à cette époque qu'a été construit le magnifique Theatro da Paz inauguré en 1878. Sa décoration est exclusivement faite d'objets et matériaux français, italiens, portugais, anglais, ainsi que d'un lustre américain. La façade a été modifiée en 1904 pour ramener de onze à dix le nombre de colonnes, le style d'architecture « greco-romain » supposant un nombre toujours pair de colonnes.

Au moment où Nous visitions ce monument, un orchestre répétait, car le théâtre est toujours en activité. Nous avons donc pu apprécier l'acoustique parfaite du lieu.

Belem Théâtre do pazBelem TDCSJ au Theatro da Paz

Belem Théâtro da Paz entréeBelem Theatro da Paz Salle

La façade du Theatro da Paz donne sur Praça da Republica.

Belem place de la République

Le reste de la ville est inégalement restaurée. Ainsi, à deux pas des Estaçao das Docas, qui sont les anciens dock du début du 20ème siècle et qui ont été rénovés dans un style très moderne, on retrouve des maisons aux façades fatiguées et envahies par la végétation.

Belem rue 2Belem rue

Belem Estaçao das docasBelem Grues devant Estaçao das docas

Nous avons arrêté à temps le TDCSJ qui pensait d'engager dans la marine brésilienne, venue exposer ses métiers dans un des docks !

Belem TDCSJ et la marine brésilienne

Nous avons évidemment fait un tour par le Mercado Ver-o-Peso, littéralement « voir le poids ». Il tient ce nom de la période coloniale, lorsque les contrôleurs du roi venaient vérifier le poids des marchandises pour prélever les taxes.

C'est un magnifique marché qui sent terriblement bon les épices et où l'on trouve de tout, y compris de nombreux élixirs fabriqués à base de graines et plantes amazoniennes. Grâce à eux, on peut soigner tous les maux, même ceux de la malchance ou de l'amour perdu !

Belem elixires

Un bâtiment est réservé aux poissonniers alimentés par les pêcheurs locaux, le port étant à deux pas et un autre aux bouchers. Dans ce dernier, trône un escalier en fer forgé qui ne mène qu'au ciel.

Belem Escalier du marché de viandeBelem Port des pêcheurs

Belem est aussi le point de départ du ferry vers l'Ilha de Marajo autrement appelée « le bouclier de l'océan ». Cette île est au cœur de l'embouchure de l'Amazone et est aussi grande que la Suisse... Il n'y a pas plus grande île fluviale au monde. Une vraie curiosité, même pour les Brésiliens du sud.

Marajo Andréa et son ami

Marajo Ferry aller

L'île est recouverte, dans sa partie occidentale, de forêts impénétrables tandis qu'à l'Est, on trouve de vastes terres humides et des plages bordées de mangroves. Les arbres tombés là font des sculptures souvent amusantes.

Marajo Captain pense

Marajo Otarie flottée

Marajo Balade sur la plage 2

Marajo Balade sur la plage

Marajo Dans la mangrove

Marajo Jedulson

Marajo Phare de Soure

Marajo Mangrove de la Fazenda Sao Geronimo

Marajo Romeo et Juliette de la mangrove

C'est dans cette partie que sont installés les humains qui vivent de la pêche et de l'exploitation de gigantesques fanzendas où paissent la plupart des 600.000 buffles de l'île, au milieu de marécages qu'ils partagent avec des cheveaux et des capyvaras.

Marajo Fazenda Bom Jesus 2 Marajo Fazenda Bom Jesus

Marajo Fazenda chevalMarajo Fazenda Capyvaras

Marajo Fazenda bufflonMarajo Fazenda marécage

Je dis "la plupart", car les buffles sont partout à Marajo.

Marajo Buffle et bateaux de pêcheMarajo Rencontre avec un buffle

Il y a cinq races différentes de buffles et parfois, les croisements donnent des résultats rigolos.

Marajo Fazenda Buffle croisé

Les buffles servent à tout à Marajo. On les mange bien sûr (pour le plus grand plaisir du Captain), on boit leur lait ou mange le fromage fait avec ce lait, ils servent de force motrice pour toutes sortes de charrettes et même pour les touristes et la police qui s'en sert pour se rendre dans des endroits inaccessibles car trop inondés (précision faite que les buffles préfèrent avoir les pattes dans l'eau et la vase plutôt que de se dorer la pilule au soleil).

Marajo Charette à buffle

Marajo A dos de buffle 2

Marajo Buffles et blondes

Marajo A dos de buffle 3

Marajo A dos de buffle

Comme rien ne se perd dans le buffle (ou presque), la peau de ceux qui sont envoyés à l'abattoir est tannée et sert à fabriquer des chaussures, sacs et autres bourses (...oui, faites dans les bourses de la bête...).

Marajo bourses de bufflesMarajo Cuir coloration

Marajo Cuir de buffleMarajo Peaux de buffle

Marajo est habitée depuis 1000 avant J-C. La civilisation marajoara aurait prédominé du milieu du premier millénaire jusqu'au 19ème siècle, le dernier indien de l'île ayant été vu en 1877.

La ville de Soure (dire Souri) est la plus importante des quatre villes de l'île. Le ferry venant de Belem arrive à Camara. Soure est à 32 km de là. C'était le lieu de résidence de la bonne société belenense (de Belem) dans les années 1950. On y accède en franchissant un bras de rivière avec une barge, un peu comme à Mayotte.

Marajo Barge

Marajo Téléphone perroquetMarajo Vendeuse du marché

Saison des pluies oblige, Nous avons découvert un Marajo très inondé. Nous n'avons donc pas pu voir autant d'animaux qu'espéré, les caïmans (jacarés) et autres anacondas étant dispersés dans les immenses marécages. Il paraît que la meilleure saison est entre août et janvier... Ce n'est pas loin de la Guyane, il n'est pas exclu que Nous y revenions pour compléter ce manque ! Nous avons quand même pu Nous régaler les yeux en observant les oiseaux.

Marajo AigrettesMarajo Fazenda spatules et autre

Marajo Fazenda RapaceMarajo Rapace

Marajo Fazenda Animaux

Jedulson Nous a guidé dans Marajo pendant deux jours. Né là, il sait tout faire : trouver les turus (mollusque local qui mange l'intérieur des troncs des arbres tombés dans la mangrove, grâce à une tête très dure ; ça se mange en soupe mais nous n'avons pas testé...), repérer et imiter les oiseaux pour les faire venir, approcher les buffles et toutes autres sortes d'animaux, traverser les igarapés à pieds et même fabriquer une poterie. Les filles s'y sont aussi essayées après une démonstration par le maître potier.

Marajo Traversée d'un IgarapéMarajo Découverte des Turus 2

Marajo Découverte des Turus

Marajo Eloise PoterieMarajo Potier

Marajo Quitterie poterieMarajo Poteries

Marajo Poterie Dessins à la main

Ainsi se sont terminés nos dix jours de balades amazoniennes qui ont mêlés Histoire et Géographie, Ville et Nature.

Marajo Papillon du soir Marajo Longtemps au Brésil

 

 

 

 

8 juin 2015

Jacaré by day and night

Nous n'avons pas été bien longs à prendre nos marques dans la marina de Jacaré, devenue notre maison du Brésil.

Avant de profiter de la vie nocturne trépidante du village de Jacaré, peu après notre arrivée, Nous avons fait crépiter un bon barbecue où ont été grillées des brochettes faites maison (boeuf mariné et/ou épicé) que Nous avons partagées avec Elian et Odile pour les remercier de toute leur aide depuis que Nous sommes arrivés de ce côté de l'Atlantique.

Barbecue in progressCaptain au Barbecue

Brochettes

Quelques jours plus tard, Eloïse, Quitterie et Adrien (un autre Trèsptimouss de 12 ans, arrivé avec ses parents sur leur catamaran, Ornella) ont organisé un tournoi de ping-pong ouvert à tous.

La compétition a été prise très au sérieux par tous les participants. Evidemment, l'équipage de longtemps a participé (modestement, aucun de nous n'a passé le premier tour) à ce grand rendez-vous de la petite balle blanche !

Jacare GarrosPongistes

 

 

 

Eloise pongPtimouss pong

Captain pongQuitterie pong

 

Après les matchs, un pot des vainqueurs a évidemment été partagé par tout le monde. Et puis, comme personne n'avait vraiment envie de laisser cette belle journée se terminer, Nous nous sommes tous retrouvés autour d'un bon repas.

Diner de pongistesTablée Jacare

A propos de la cuisine à la marina, Quitterie a été embauchée - pour son plus grand plaisir - par Nicolas, pour l'aider à préparer le repas du dimanche soir. Car ici, tous les dimanches soir, il y a concert et repas spécial.

Soirée concert JacareMusicos

 

Du coup, elle s'essaie aux différentes techniques de découpe des légumes, elle a appris à faire la pate de piment de Nico (un vrai régal pour ceux qui aiment quand ça pique) et toutes autres sortes de choses.

Préparation du pimentCubes de légumes

 

 

Ci dessous, une feijoada, plat traditionnel brésilien à base de boeuf, accompagné de brèdes, ananas et tapioca.

FeijoadaLe staff cuisine 2

Le soir, elle passe, avec Eloïse, au service et toutes deux aident Nadja dans la préparation des caipirinhas. Ce qui n'était, au départ, qu'un jeu, est devenu l'occasion d'apprendre quelques aspects de la vie.

Le staff cuisine

Nadja et Eloise

Eloise serveuse

De son côté, le Captain s'est jeté à l'eau pour participer à des travaux sous-marins sur un pilier de l'un des deux pontons de la marina.

Equipe franco-portugaise

Mais comme on n'est pas là pour trop bosser, car faut pas dec.... quand même, Nous continuons de profiter de la piscine, où les filles essayent régulièreemnt de me noyer !

NaiadeeeeuuuuhhhNaiadeeeeuuuuhhh 2

Naiadeeeeuuuuhhh 3

Et pour occuper nos soirées, à deux pas de la marina, il y a le jacare des touristes où de grands artistes se donnent rendez-vous à proximité de magasins au nom intéressant.

Elvis ou presque Magasin au top

Là, tous les soirs, deux animations attirent les foules.

D'abord, à 17h, le bolero de Maurice Ravel, interprêté au saxophone depuis des années, par Jurandy, sur sa barque entre deux restaurants. Contrairement à ce que j'ai écrit dans le précédent message, Maurice Ravel n'est jamais venu ici. Une des histoires pour expliquer ce phénomène est la suivante : il y a des années de ça, un bateau de hollandais est venu là. Le capitaine adorait écouter le boléro le soir dans le seul bar qu'il y avait à l'époque. En partant, il a laissé la cassette et ainsi le boléro a continué de résonner là le soir. Jurandy aurait récupéré le truc et réussi à en faire THE événement de Jacaré.

Maurice Ravel au saxo

Pour faire rester les touristes consommateurs un peu plus tard sur le site, la municipalité à scénographié l'Ave Maria (partout, au Brésil, à 18h, il y a l'Ave Maria). A Jacaré, la célébration, encore plus attendue que le saxo de Jurandy prend la forme d'un "son et lumière" kitchissime de 15 minutes. Nous ne pouvions pas rater cela !

Ave Maria de 18h

Bien sûr, de telles merveilles mettent en appétit et rien ne vaut une crèpe de tapioca pour caler les estomacs les plus affamés

Et croque la tapiocaTapiocas

Les Trèsptimouss et leur pote Adrien

En tout cas, rien n'entame notre bonne humeur et je finirai sur cette pensée particulièrement philosophique et profonde : La vie c'est comme un épi de maïs grillé, il faut la croquer sans avoir peur de se faire mal aux dents ! Et toc !

Croc le maisCaptain au rockingchair

14 mai 2015

Brazil, Brazil !

Le Brésil est un pays gigantesque et notre choix d'arriver à Recife dans l'Etat du Pernambuco, Nous a privé de tout le sud. Mais c'était ça ou risquer d'être plus ou moins coincé à Salvador de Baia duquel il est parfois difficile de remonter en cette saison, avec des vents et courants contraires.

Le 22 avril au matin, Nous sommes donc arrivés en vue de la terre. Notre premier choc est venu de la vision d'immenses buildings partout le long de la côte en face de nous. Après plus d'un mois de traversée avec la pause à Sainte Hélène où, il faut bien le dire, les immeubles n'existent pas, cette rupture dans notre horizon a été un peu déconcertante.

Arrivée à Récife

A Recife, il n'y a pas 500000 solutions pour les voiliers : le Pernambuco Iate Clube ou le Cabanga Iate Clube. Nous avions contacté ce dernier pendant la traversée grâce à l'iridium mais ils nous avaient annoncé qu'ils n'avaient plus de place. Du coup, Nous avons installé longtemps au ponton du Pernambuco Iate Clube et Nous avons bien fait.

Recife

D'abord, Elian et Odile étaient là pour Nous aider dans les 30 noeuds de vent du grain qui n'a pas manqué de tomber au moment de notre arrivée. Odile et Elian naviguent depuis 10 ans sur leur Jeannau 47, Pelagos. Ils sont sur le retour définitif. Nous les avions croisés à Simon's Town et retrouvé à Sainte Hélène. Nous en étions partis en même temps et ils étaient arrivés Recife un jour avant Nous.

Et puis, le Pernambuco Iate Clube est beaucoup moins cher que l'autre marina (moitié moins en fait, Elian et Odile s'étant renseignés le jour de leur arrivée). Certes, les services sont moindres (il y a de l'eau et de l'électricité pour le bateau, une douche pour les hommes, une pour les femmes et...ben c'est tout), mais Nous n'étions pas prêts à payer l'équivalent de 30 euros par jour, même pour avoir du Wifi !!

En plus, le Pernambuco Iate Clube est accessible à tout moment (marée haute ou basse), ce qui n'est pas le cas de l'autre pour laquelle il faut attendre la marée haute.

Enfin, le Pernambuco Iate Clube accueille tout le monde... les petits (comme longtemps, en blanc avec la ligne de flotaison bleue sur la photo qui suit) et les grands (comme cet énorme bateau polonais, en rouge à côté de longtemps !).

Petit Longtemps

Pour quitter le club et aller en ville ou n'importe où d'ailleurs, il faut donc traverser le chenal du port qui est, en fait, l'embouchure du Rio Capibaribe. Evidemment, les annexes des bateaux peuvent assurer ce service, mais seulement pour un aller... en effet, le risque de vol est très important. Du coup, il y a des "passeurs" qui pour 2,5 reals par personne (environ 75 centimes d'euro) vous emmènent d'une rive à l'autre.

Si la plupart ont des moteurs, d'autres le font à la rame et c'est d'autant plus méritoire qu'il y a un courant de marée assez fort dans le chenal.

Passeur RecifeLa mer à la ville

Sur l'image qui suit, notre passeur avait eu une "panne de rame". Facilement réparée, il a quand même fallu qu'il remonte le courant ensuite mais comme ce n'était pas Nous qui ramions, Nous avons gardé le sourire !

Panne de rame Selfie Recife

Le Brésil est une République fédérative de 26 Etats. Recife est la capitale de l'Etat du Pernambuco, lui-même situé dans la région administrative du Nordeste (il y en a cinq en tout). Ce fut la première région colonisée au XVIème siècle et elle connaît, aujourd'hui une très grande misère sociale que l'on retrouve en visitant Recife. Pour le reste de l'histoire de ce pays, je vous renvoie à wikipédia et autres !

Cette ville est réputée pour ses activités culturelles et sa vie nocturne trépidante. Pour des raisons pratiques, Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour pouvoir pleinement profiter des activités culturelles, mais la visite de la vieille ville donne un bon aperçu de ce qui fait cette réputation.

Recife centralPêche du pont

Oeuvre ou pas

Dans la vie culturelle, il faut inclure les sculptures de Brennand qui sont réputées. La première visible est sur la jetée qui sépare l'océan de la ville. Je ne ferais aucun commentaire sur l'esthétique du truc... c'est de l'art... chacun ses goûts !

En revanche, pour la vie nocturne trépidante, Nous n'avons pas pu la voir. Plusieurs raisons : tout le monde Nous a déconseillé de sortir à pieds une fois la nuit tombée. Or la nuit, à Recife, vient vers 17h30 !

Ensuite, les taxis ne veulent pas venir, la nuit, sur la jetée où se trouve le Iate Clube. Trop dangereux. Enfin, si, en théorie, on trouve des passeurs de chenal à peu près tout le temps et donc même la nuit, en pratique, à partir de 18h, il n'y en a plus. Du coup, sauf à trouver un endroit où dormir "à terre", impossible de participer à la vie nocture trépidante... On s'en est remis.

Recife est une ville où les quartiers se suivent sans se ressembler et on peut voir côte à côte, un quartier qui ferait quasiment penser à un favela et un quartier de très hauts buildings en verre où sont concentrés les hôtels et les restaurants de la ville. L'argent qui manque au premier, coule à flot dans le second et les équipements publics ne bénéficient pas du même entretien. C'est très loin des images d'Epinal du Brésil, c'est-à-dire Rio et ses cariocas (pour ceux qui penseraient que je déraille, non, je ne situe pas Epinal au Brésil et je ne confonds pas non plus Epinal et Rio !).

Cependant, un point commun à presque toute la ville de Recife : les raccordements électriques sont...intéressants.

Cablages

Le long de la plage, un peu partout, les panneaux, manifestement pas nouveaux, alertent les baigneurs des risques d'attaque de requin (31 depuis 1990). Ici personne n'a pensé que la bonne idée était d'essayer d'éradiquer les requins de l'océan Atlantique. La solution retenue a été la suivante : tout le monde attend la marée basse pour se baigner, celle-ci laissant apparaitre des piscines naturelles le long des plages.

Panneau shark attack

Alors, ne pouvant ni Nous baigner, ni profiter de la vie nocture trépidante, Nous sommes allés au ciné... Bon, en fait, on faisait des courses pour manger et on est tombé sur un ciné où passait le dernier "Avangers". Du coup, Nous Nous sommes dit que ce serait marrant de tester le cinéma Brésilien : les fauteuils sont énormes avec un porte-gobelet et une tablette pour poser les popcorns, la clim n'est pas trop à fond (contrairement à l'Afrique du Sud) et l'écran est bon. En revanche, en américain sous-titré portugais, les avangers parlent parfois un peu vite !

Ciné Brésilien

Juste à côté de Recife, se trouve la ville d'Olinda. Dans les guides ils disent que c'est le pendant bohème et colonial de l'énorme ville. La ville, fondée en 1535, sur une coline, fut la première capitale de l'Etat de Pernambuco. En 1631, les hollandais la pillèrent et la brûlèrent. Après sa reconstruction, elle ne réussit pas à retrouver sa suprématie. Son centre historique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1982. Et on comprend pourquoi.

Nous Nous y sommes rendus en bus. Un bus-formule 1 tellement il roulait vite.

Carte postaleBus Recife

La ville est magnifique. Ses rues sont bordées de vieilles maisons colorées voir même habillées (sur la photo ci-dessous, toute la façade est recouverte de tissu).

Olinda dans la rue 5DroiteOlinda dans la rue

Olinda dans la rue 2Olinda dans la rue 3

 

Le centre de la ville regorge d'églises et autres bâtiments religieux (couvents par exemple), la plupart datant du 18ème siècle.

Olinda croix

Sur le point le plus haut de la ville, se trouve un énorme réservoir d'eau sur le toit duquel il est possible d'aller pour admirer la vue.

Olinda chateau d'eauDeux phares

En grimpant là, Nous avons pris conscience de l'immensité de Recife et le l'îlot de verdure que constitue Olinda dans ce paysage urbain.

Recife vu depuis OlindaLongtemps vu depuis Olinda

Olinda est aussi la ville des artistes. Que ce soit les galeries d'art, les magasins ou les habitants, tout le monde décore Olinda... Les personnages du carnaval sont omniprésents.

Olinda magasin deventure

Le vieille homme et sa pipeDroite

En jaune et vert

Olinda dans la rue 4

 

 

 

 

Et puis, à Olinda, la loi et l'ordre ont leur place. On notera la caravane qui fait office de bureau de police...quand je pense que j'en connais qui se plaignent de leurs conditions de travail !

AvocadoPoste de police

Evidemment, le TDCSJ a fait la traversée avec Nous et, tellement ravi de voir ce nouveau continent, il a fait un peu n'importe quoi.

TDCSJ facétieux 2TDCSJ facétieux

Contre promesse de pouvoir se désaltérer, comme le Captain qui a bu là, dans la joie, sa première capirinha, le TDCSJ a bien voulu se tenir un peu plus correctement le reste de la journée.

CaipirinhaTDCSJ à l'eau de coco

Pendant ce temps là, les Trèsptimouss avaient pris du bon temps en métropole, visitant les chateaux de nos ancètres (enfin, façon de parler) et faisant le tour de la France en une journée (dans le froid...). Une pensée pour Alex et Isa qui se sont retouvés du jour au lendemain avec cinq enfants dont quatre filles.

Les blondes à VersaillesLes blondes au froid

Les blondes et la famille de ML

Mais il était maintenant temps de les faire revenir à bord. Du coup, le ponton et le cadre du Pernambuco Iate Clube étant assez peu adapté à nos deux globe-trotteuses, longtemps a mis le cap vers Jacare, un village situé entre la ville de Cabedelo et celle de Joao Pessoa, à 160 kms au nord, dans l'Etat de Paraiba. Nous savions pouvoir trouver une marina plus familiale.

Comme le moteur de longtemps n'était toujours pas réparé, Nous sommes partis de Recife à la voile. Après deux bonnes heures de bataille, le vent étant parfaitement dans notre nez, Nous avons été assez loin des côtes et des hauts-fonds pour prendre le bon cap. Partis vers 13h le mercredi 29 avril, Nous sommes arrivés dans le Rio Paraiba le lendemain matin après une belle nuit de navigation.

Dans le Rio ParaibaEntrée du Rio Paraiba

Jacare Yacht (ou marina) Village est situé 7 milles nautique en amont du fleuve.

Jacare Yacht Village

Nous avons été acceuillis par Odile et Elian (encore eux !) qui avaient navigué avec Nous mais pu mettre leur moteur pour remonter contre le courant et le vent du fleuve, tandis que Nous tirions des bords pour avancer.

Jacare Yacht Village 3

Jacare signifie caïman. Il y en a partout dans la village, surtout dans la partie la plus touristique où la vie ne commence que vers 15h pour se finir tard dans la soirée, rythmée par la musique brésilienne et le boléro de Maurice Ravel qui a séjourné là quelques temps. Au moment où j'écris, Nous n'avons pas encore profité de la vie nocturne trépidante qui est ici accessible... mais cela ne saurait tarder !

Les blondes et un Jacare

Francis et Nicolas sont deux français qui gèrent cette marina qui draine pas mal de monde, surtout les voiliers français. Du coup, on a parfois pas vraiment l'impression d'être au Brésil.

Jacare Yacht Village 2

Tous les services sont présents et notamment un restaurant-bar où officie avec beaucoup de talent, Nicolas. Et puis, bien sûr, il y a une piscine. Pas grande, elle permet néanmoins de barbotter et se raffraichir.

Le Captain et la piscine de JacareLes blondes et la piscine de Jacare

La vie s'écoule paisiblement dans cette marina où l'école a repris pour les Trèsptimouss qui ont bien avancé et presque tout fini grâce à Claude et Francine (merci !!).

Et quand elles ne sauvent pas des oiseaux tombés du nid...

Oiseau dans sa maisonOiseau

...elles cuisinent les produits locaux achetés au marché de Cabedelo...

Salade de fruit in progressSalade de fruit

...ou reproduisent les recettes apprises en métropole (ci-dessous, une délicieuse tarte au poireaux).

Tarte aux poireaux made by Quitterie

Et puis, pour finir, le Studio Longtemps vous offre sa dernière création...ANIMALS !

29 avril 2015

Retour en arrière. La fin de notre séjour en Afrique du Sud

Avant de passer définitivement aux aventures sud-américaines, je vais encore vous parler de l'Afrique du Sud.

Nos dernières semaine à Simon's Town Nous ont permis d'aller voir le Cap de Bonne Espérance depuis la terre avant de le voir depuis la mer. Le parc naturel de Table Mountain n'est pas limité à la seule fameuse Table Mountain, mais englobe toute la péninsule dont, donc, Cap Point et Cap Good Hope comme on dit ici. Tout le monde a eu le droit à sa photo avec la pancarte : la famille et le TDCSJ !

TDCSJ a Cape Good HopeBalade Good Hope 3

 Balade Good Hope 5Balade Good Hope 2

Selfie Good HopeBalade Good Hope

Balade Good Hope 4Bonne Esperance vu depuis la terre

Le parc est grand et aménagé pour les nombreux touristes qui viennent dans cet endroit mythique. A part les touristes comme Nous, on a aussi pu voir des autruches et des babouins qui sont effectivement très attirés par la nourriture comme le disent tous les panneaux. Un monsieur en a fait l'expérience en se faisant agresser et voler son sandwich !

Baboons are dangerousBaboons

Autruches 2Autruches

Nous avons aussi pu revoir des damans du cap qui se sont laissés approchés sans difficulté !

Captain et Daman du cap Ptimouss et Daman du cap

Pendant notre séjour un important incendie a éclaté dans le parc national au niveau de Muizemberg. Nous avons vu les premières fumées en revenant de Cape Town une fin d'après midi. Trois jours plus tard, il brûlait toujours malgré les efforts des pompiers et les rotations des hélicoptères bombardiers d'eau qui se sont employés à protéger les habitations dont les flammes se sont rapprochées, parfois de très très près. Pendant quelques jours, bien que loin de cet incendie, les bateaux de la marina ont été recouvert de cendres et au matin du troisième jour, la fumée Nous avait envahi.

Incendie MuizembergIncendie nuage sur Simons Town

De Table Mountain, Nous n'en avons vu que le bas. Impossible d'y monter par le téléphérique le jour J, trop de vent. On peut monter à pied, mais c'est 4h de marche un peu trop difficile pour les deux Trèsptimouss. Une bonne raison de revenir en Afrique du Sud un jour.

Table Mountain vue d'en bas

Une autre bonne raison de revenir : refaire les films des grands requins blancs que nous sommes allés voir depuis une cage. Un spectacle magnifique et impressionnant. Mais voilà, le Captain a malencontreusement effacé tous les films faits sous l'eau. L'animal étant rapide et la visibilité dans l'eau froide étant limité, il ne reste que cette photo pour la partie sous-marine ! Heureusement que les requins viennent aussi faire des clins d'oeil en surface.

Grand blancRequin

Requin coin d'oeil

Même les Trèsptimouss ont affronté le froid de l'eau pour voir les grands blancs et bon sang ce qu'elle était froide cette eau !

Evidemment, Nous avons aussi continué la préparation de Longtemps pour l'étape suivante. Notre nouveau génois et le spi asymétrique sont arrivés et ont été installés. Les petites voiles d'avant qui avaient été abîmées quand elles remplaçaient le génois ont été réparés dans cette magnifique voilerie. Nous avons aussi changé des drisses et écoutes fatiguées, mis des poulies un peu partout, changé les feux de navigation qui ne fonctionnaient plus depuis Zanzibar... ou même avant !

Voiles nouvellesSpi installé

Voilerie Cape Town

Et puis, pêle-mêle, Nous avons mangé une tartiflette grâce à un reblochon trouvé dans le rayon épicerie fine du supermarché à côté de Simon's Town, rit devant les affiches que l'on trouve dans le métro et découvert la « flybrary » de l'aéroport de Cape Town. Le concept est intelligent mais ne fonctionne que parce que les sud africains sont disciplinés : les livres sont accessibles à tous et gratuits et peuvent même être emportés par les voyageurs. L'unique condition c'est de laisser un livre à soi en échange, pour les autres voyageurs qui passeront par là.

Affiches metroTartiflette

Enfin, les courses d'avitaillement faites, Nous avons quitté Simon's Town le 9 mars pour rejoindre Cape Town, passage obligé pour faire les formalités de sorties du bateau et de l'équipage. Nous avons dit au revoir, la larme à l’œil au False Bay Yacht Club qui était devenu notre nouveau chez Nous.

Courses de transat

Au passage du Cap de Bonne Espérance, Longtemps a été survolé par un avion qui manifestement surveillait la zone, sans doute pour la sécurité. Un peu plus loin, c'est une otarie qui est venue inspecter Longtemps et s'assurer, elle aussi, c'est évident, de notre sécurité.

Visite de securiteSurvol de securite

 

Bonne Esperance vu depuis LongtempsPassage de Bonne Esperance

La remontée jusqu'à Cape Town a été tranquille, sans vent, dans une mer d'huile où les otaries se prélassaient au soleil.

Otarie mille pattes

A l'arrivée dans la baie de Cape Town, une baleine et son petit Nous ont souhaité la bienvenue.

Baleine de Cape TownCape Town de nuit vu depuis Longtemps

 

 

Trois mois, c'est la durée du visa pour les européens en Afrique du Sud. Trois mois moins un jour pour moi et moins une semaine pour le Captain, c'est le temps que Nous y avons passé (le calcul est plus compliqué pour les Trèsptimouss qui ont fait une escapade à la Réunion en décembre). Trois mois, c'est le temps que je voudrais à nouveau passer rien qu'à Cape Town et ses environs, tellement il y a de choses que nous n'avons pas pu voir ou faire ou qu'il faudrait refaire.

28 avril 2015

La transat en couple, avec étape et assistance

 Après trois mois en Afrique du Sud et pas loin de 15 années passées entre le 55° et le 17° EST, Nous avons quitté Cape Town le 14 mars 2015 à 9h30.

Table Mountain au moment du départSelfie départ transat

Les TrèsPtimouss avaient rejoint la métropole, cette traversée risquant d'être particulièrement ennuyeuse pour deux blondes de 10 ans qui ne sont pas encore complètement prêtes à passer des heures à contempler l'horizon, sans autre perspective que d'avoir à recommencer le lendemain !

Il y avait dans la marina un bon 25 nœuds de vent qui était de bonne augure pour aider Longtemps à rallier l'autre côté de l'Atlantique avec une étape britannique en plein milieu. Nous avions pris un ris pour ne pas commencer cette traversée trop à l'envers et nous apprêtions à prendre goût à une vitesse d'environ 6 nœuds quand, à la sortie de la baie de Cape Town, quelqu'un a éteint le ventilateur !

Même si Nous sommes partis en fin de saison, normalement, à cette époque, il y a les alizées qui poussent vers le nord-ouest – notre direction, ça tombait bien - tout ce qui a une voile. Normalement... Alors, comme Eole avait décidé autrement, Nous avons renvoyé notre ris et mis un peu le moteur pour avancer quand même un peu, tout en sachant que nous ne pourrions pas faire toute la traversée au YANMAR.

Finalement, au bout de quelques heures, un peu de vent est revenu (merci Alex pour l'assistance recharge de l'iridium qui Nous a permis de prendre la météo régulièrement) et à force de patience Nous avons rejoint Sainte Hélène.

Située au milieu de l'océan Atlantique (son isolement en a fait un lieu idéal pour y exiler toutes sortes de prisonniers au cours des siècles ; C'est LA Sainte Hélène de Napoléon !), Sainte Hélène est un territoire britannique de 122 km². Découverte en 1502 par les portugais, elle est pleine de l'Histoire des hommes qui y ont laissé de nombreuses traces.

Ann's placeSainte Helene au petit matin

Nous y sommes arrivés le 28 mars après 14 jours et 19h30 de navigation depuis Cape Town et surtout après une nuit passée à lui tourner autour. Car, alors que, vu notre vitesse, nous pensions arriver avec le jour, le vent a soudainement décidé de se réveiller, alors qu'à ce moment là, cela ne Nous arrangeait pas vraiment. Du coup, à minuit et demi, Longtemps a franchi la limite des eaux territoriales de cette île...sans phare. Et Nous voilà, scrutant la nuit pour être sûr de ne pas précipiter Longtemps vers le gros caillou. Heureusement, Sainte Hélène est une île entourée de falaises qui se précipitent dans l'océan en oubliant très rapidement les petits fonds. En restant à distance raisonnable, le Captain a réussi à attendre le levé du soleil, sans trop Nous éloigner de notre but : Jamestown.

Dès l'entrée dans les eaux britanniques, Nous avons été en contact avec les autorités de l'île. Première bonne surprise, l'opératrice radio fait un effort certain pour articuler son anglais et ne pas débiter ses messages trop vite. Charmante attention.

A Sainte Hélène, le mouillage n'est pas « libre ». Les autorités ont installé une série de corps morts pour les nombreux bateaux qui s'arrêtent là sur le chemin vers les Amériques. Ce n'est pas gratuit, mais c'est pratique et bienvenue. Les bateaux sont à distance raisonnable les uns des autres et pas de risque d’emmêler les chaînes des ancres.

Un service de navette entre les bateaux et la terre est également fourni. Il faut dire que l'accès à la terre avec une annexe est quasi impossible. La houle est importante, même par temps calme et comme il n'y a pas de plage (je vous ai dit que cela tombe directement à la verticale dans la mer), les vagues viennent exploser contre le quai. Du coup, un endroit un peu moins secoué a été aménagé mais même là avec le bateau du « ferry service » l'arrivée est parfois sportive. A tel point que des cordes ont été installées pour que l'on s'y accroche pour descendre !

Ferry serviceAtterrissage du ferry service

Les gens de Sainte Hélène sont aussi gentils que les falaises sont hautes. Le capitaine du port et les agents de l'immigration et des douanes sont venus spécialement pour nous le samedi matin. Dans d'autres endroits, il faut attendre à bord le premier jour ouvrable suivant.

Mieux encore, le capitaine du port Nous a donné un plan de la ville et de l'île et s'est mué en guide touristique : là y'a internet mais c'est cher alors ne faites pas des choses trop longues, là c'est la banque, là l'office du tourisme, là une blanchisserie et en plus elle n'est pas trop chère etc etc etc...

Après deux semaines en mer, Nous avons vraiment apprécié toutes ces attentions.

Cette île est très surprenante et vaut le détour. Selon certains récits, même Napoléon avait convenu de la beauté de Sainte Hélène qui cache derrière ses falaises arides, une nature luxuriante et qui impressionne par sa couleur. En effet, l'intérieur de l'île est aussi vert que l'eau autour est bleue.

C'est une des autres grosses surprises que Nous a réservé Sainte Hélène : la couleur et la transparence de l'eau (dont il faut préciser, au passage, qu'elle est redevenue chaude !). Pour preuve, cette photo du S.S. Papanui, un navire qui a sombré là en 1911 après qu'un incendie l'eut ravagé. Il transportait 364 migrants qui furent tous sauvés ce qui ne fut pas le cas de la cargaison. Les sous-mariniers du RFA Darkdale n'eurent pas cette chance en 1941 quand leur vaisseau a été torpillé. Tous ont péri et un monument à leur mémoire se trouve sur le bord de mer de Jamestown.

SSPapanui

Longtemps (sous la flèche sur la photo), n'est heureusement pas venu rejoindre les nombreuses épaves qui entourent l'île.

Longtemps vu d'en haut

Nous avons d'ailleurs profité d'être là pour faire une magnifique plongée sur l'une d'elle : une bateau de pêche coulé là volontairement après avoir fait l'objet d'un contrôle ayant révélé la présence de 4 tonnes de cannabis.

Jamestown est la capitale de Sainte Hélène. 850 habitants sur les 4000 que compte l'île. Une ville charmante, un peu vieillotte, enclavée dans une vallée.

Castle gardensJames Town rue principale

James Town

Le défi qu'il convient de relever là, c'est de grimper les 699 marches de la Jacob's Ladder. Initialement cela devait être un tramway pour permettre les échanges de marchandises entre le bas et le haut de la falaise. Le prix du transport étant rapidement devenu prohibitif, les rails ont été remplacés par des marches. Record de la montée 5 minutes et 11 secondes... Un truc parfait pour un entraînement pour le Grand Raid (Lionel, on attend que tu battes ce record!). Franchement, je souris sur la photo, mais j'ai eu du mal à arriver jusqu'en haut. Le Captain, plein d'énergie a voulu remettre ça le lendemain matin, pour voir... ses jambes ne le lui ont pas pardonné !

Jacobs ladderJacobs ladder 3Jacobs ladder 2

Nous ne pouvions évidemment pas être là sans aller visiter la maison où Napoléon fut prisonnier et mourut : Longwood. Emmenés par Robert, un Saint Hélènien de souche, Nous avons également fait le détour par le lieu où l'Empereur avait été enterré avant que sa dépouille ne soit ramenée en France. Selon le ministère des affaires étrangères, il y a en moyenne 25 français qui passent par là tous les ans !

LongwoodLongwood2

NapoleLouis

Tombe de Napoleon 1Tombe de Napoleon 2

Robert (http://robertpeterstours.blog.com) est une histoire à lui tout seul et la journée que Nous avons passé en sa compagnie a été très sympa. Il Nous a fait découvrir les principaux coins de cette île. Seul hic, les Saint Hélèniens parlent anglais, certes, mais avec un accent qui les rend parfois difficilement compréhensible, même pour les sud africains anglophones qui étaient avec Nous ce jour là !

 Saint Helena guideSaint Helena en vert 2

 Saint Helena en vert 3Saint Helena en vert

Saint Helena roadPlantation House

High knoll fortPromenons nous dans les boisDroite

Nord de Saint Helena

Sandy baySaint Helena

 

Deux jours après notre arrivée, le RMS (comprenez, Royal Mail Service) Saint Helena est arrivé. C'est le bateau qui assure la liaison entre l'île et le reste du monde. En fait, il fait Cape Town – Sainte Hélène – Ascension (une autre île britannique située à environ 800 mille au nord) – Sainte Hélène – Cape Town. Le tout lui prend 17 jours et il emmène à chaque fois une centaine de passagers et surtout le ravitaillement pour l'île.

RMS Saint Helena

Grâce à lui, Nous avons pu acheter des légumes et des fruits frais avant de repartir.

C'est le dernier RMS en fonction dans le monde et ses jours sont comptés. Bientôt, l'aéroport de Sainte Hélène accueillera ses premiers avions et les rotations maritimes n'auront plus de raison d'être. Certains y voient un progrès, d'autres la fin du charme de Sainte Hélène. En tout cas, ce qui est sûr c'est que la construction de cet aéroport aura été une catastrophe écologique puisque pour permettre la construction de la piste sur une île qui n'avait aucune surface plane assez grande, des collines ont été étêtées et une vallée totalement comblée...

Futur aéroport

Voici deux liens qui vous en diront un peu plus (merci Claude pour la recherche!)

http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/13/2086332-le-dernier-grand-voyage-vers-l-ile-de-sainte-helene.html

http://www.air-journal.fr/2015-04-10-sainte-helene-les-premiers-vols-pour-comair-5142560.html

Il restera heureusement la possibilité de venir en bateau de croisière. Pendant la trop courte semaine que Nous avons passé là (Nous n'avons pas tout vu, loin de là!), deux sont venus et ont déversé dans l'île leur flot de touristes.

Visitors

Après avoir refait tous les pleins (un bateau-pompe apporte le gazoil ou l'eau aux bateaux sur le mouillage ce qui évite à touLongtemps fait le plent le monde d'avoir à transporter les bidons. On s'est demandé un grand moment pourquoi ailleurs, on ne fait pas comme ça et notamment pas à Mayotte où cela serait bien pratique...), Nous avons quitté Sainte Hélène le 4 avril 2015 direction Recife au Brésil à un peu plus de 1750 milles nautiques. Cette seconde partie de la traversée de l'Atlantique a été très très très tranquille. Un souffle d'air (même pas du vent) a poussé Longtemps sur une mer d'huile pendant 18 jours et 7 heures.

 

Un jour de pétole encore plus importante, Nous avons mis en route le moteur qui a décidé qu'il était hors de question de bosser et s'est mis à chauffer. Malgré l'intervention du Captain, il n'a rien voulu savoir et a donc été hors service assez rapidement.

Les 3,5 noeurs de moyenne sur les 18 jours Nous ont laissé le temps d'admirer un paysage parfois un peu monotone !

Rien derrièreRien devant

Même la pêche n'a pas été fructueuse. Une dorade coryphène a emporté un de nos leurres tandis qu'une autre est venue Nous narguer, hameçon en bouche jusqu'à la jupe de Longtemps avant de se détacher et retourner à ses activités. Elle a été imitée quelques jours plus tard par un barracuda, perdu là. Seules Ylang et Ylang ont eu la chance de manger un mini-truc pris un peu par hasard. Du coup, elles ont eu le droit à un court sur le montage des bas de ligne !

Leçon de pêche

Heureusement, Nous avons pu essayer notre spi asymétrique qui Nous a bien aidé à avancer dans ce non vent, même s'il Nous a joué un sale tour juste avant d'arriver à Recife en faisant partir Longtemps au lof dans un grain arrivé en pleine nuit, le vent passant soudainement de 10 à 30 nœuds. Heureusement, le Captain était là !

Spi gonflé

A part cela, comment s'occuper pendant tout ce temps ? Ben, en écoutant des émissions de France Inter podcastées avant de partir, en apprenant à jouer du Ukulele, en jouant un peu aux cartes, en lisant, en regardant des films et puis, en prenant le temps de suivre le fil d'une pensée aussi loin que possible (et parfois, ça va loin !).

 

Pour la nourriture moins spirituelle, pour chaque 1/2 traversée, passé les 4-5 premiers jours au cours desquels Nous consommions ce que Nous avions de frais (oeufs, légumes, jambon, viande...), Nous avons mangé beaucoup de nouilles chinoises - parfaites pour le petit déjeuner -, des nouilles pas chinoises aussi et puis des légumes en boite sur de la semoule, sur du riz, avec du blé. Le Captain - qui est aussi le cuistot de Longtemps - ne manque pas d'imagination ! Enfin, Nous Nous sommes fait un petit plaisir plusieurs jours de suite en tartinant l'excellente tapenade de WOTAN sur du pain fait maison (c'est moi la boulangère). Un grand merci à Sara et Guillaume pour ce cadeau (on peut en avoir encore ???).

Pain et tapenade

Le 22 avril vers midi heure locale (- 5h par rapport à la métropole, -7 par rapport à Mayotte), Longtemps a été amarré au ponton du Pernambuco Iate Clube de Recife (non sans avoir essuyé un dernier grain juste au moment de l'arrivée...faut dire que le Captain adore arriver quelque part avec 30 nœuds de vent!). Nos aventures Brésiliennes pouvaient commencer. Mais ceci est une autre histoire...

Levé du soleil

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La vie à bord
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